Aucun secteur n’est épargné par les mesures préventives prises ici et là contre la propagation du nouveau coronavirus, y compris la prostitution ! Oui, la prostitution bien sûr ! C’est un métier comme les autres non ? C’est de cela que notre apprenti écrivain essaye de nous convaincre. Avec les confessions de Koudy, il nous plonge dans l’univers du plus vieux métier du monde avec des « professionnelles » qui doivent rivaliser aujourd’hui avec des femmes mariées et des filles de « bonne famille ». Nous vous proposons ici la suite (3e partie) de la confidence de Koudy. Bonne lecture !
La honte ! Même pas car ce sentiment de scrupule ne peut exister dans ce métier déjà dégradant. Tu ne peux pas en avoir dans ce métier. Mais, je suis convaincue que la pauvre Tata de ma camarade aurait préféré disparaitre sous terre que de faire face au regard accusateur de sa nièce qu’elle grondait toujours d’être une dévergondée…
-Je ne la comprends pas. Moi, je me prostitue parce que mon père, depuis sa retraite anticipée, ne parvient plus à faire face aux dépenses de la famille et que ma maman, à force de se battre afin que nous ne manquions de rien, a été handicapée par un AVC. Je fais ça pour payer mes études et faire bouillir la marmite à la maison. Mais, elle ? Elle ne manque de rien. Elle se vante d’ailleurs d’avoir un mari attentionné qui lui offre tout. Et aujourd’hui je la surprends entrain de se faire tripoter dans un bar… Je ne suis pas fière de ce que je fais, mais elle, cette tante pour qui j’avais de l’estime, me dégoûte.
C’est ce que m’avait dit la nièce sous le choc. Et les surprises désagréables sont de plus en plus fréquentes car les femmes mariées poursuivent les amants dans les bureaux de l’administration, dans les arrière-boutiques, dans les hôtels de fortune ou de luxe, dans les bars malfamés et les Lounges VIP. Et ce sont souvent de respectables mères de famille, donc au-dessus de tout soupçon, qui amassent de vraies fortunes dans les diverses formes de prostitution. C’est pourquoi, j’ai cessé d’admirer et d’avoir de l’estime pour toutes ces « Grobinés » (Gros bonnets, Grandes dames) qui circulent dans des voitures rutilantes et vivent dans des villas de luxe en voyageant aux quatre coins du monde. Le jour où tu sauras comment certaines gagnent cette fortune, tu auras la nausée.
Les gays viennent aussi de plus en plus chasser sur nos terres maudites. C’est vous dire la concurrence est rude dans ce métier. Nous avions pensé que, avec la levée du couvre-feu, les affaires allaient reprendre même timidement. A défaut de squatter les bars et les hôtels, on pouvait espérer sur ces clients capables de louer un appartement meublé pour un week-end de vice ou propriétaire de villas réservées à une seconde vie inavouable.
Hélas, c’était oublier ce qu’était le ramadan dans un pays supposé être musulman à 99 %. Supposé oui car beaucoup de Maliens pratiquent cette belle religion avec beaucoup d’hypocrisie. Surtout la bourgeoisie où l’on est souvent pourri de père en fils et perverses de mère en fille.
Ils squattent les marabouts, les devins, les caurimanciennes et autres féticheurs pour faire fortune, se jeter des sorts, envoûter les épouses de leurs concurrents ou les époux de leurs rivales… Ils font des sacrifices humains, se saoulent la gueule dans les bars et Lounges…Mais, les vendredis et au mois du ramadan, ils jouent au coude pour occuper les premières rangées dans les mosquées. Accoutrés comme des Saints, ils réduisent la foi à l’apparence, au chapelet… Aucune conviction dans leur pratique religieuse.
Et si ce n’était que les bars et hôtels qui sont fermés pour raison de coronavirus, ils les prennent d’assaut dès l’annonce de la fin du ramadan par l’apparition du croissant lunaire. Si Allah décidait de châtier ces musulmans hypocrites et égoïstes avant le jugement dernier, je vous assure qu’il y aurait énormément de surprises dans la UMA.
Heureusement que Dieu n’est pas pressé car nous avons tous un rendez-vous inexorable avec la mort. Et le jour du Jugement dernier, Allah saura reconnaître et récompenser les siens.
A suivre
Bolmouss