La Banque Africaine de Développement (BAD) s’oriente vers un vote formel à bulletin secret pour le renouvellement du mandat du président Akinwumi Ayodeji Adesina, ancien ministre nigérian de l’Agriculture et du Développement rural, a été élu 8ème Président le jeudi 28 mai 2015. Elu par le Conseil des gouverneurs, pour un mandat de 5 ans, renouvelable une fois. L’actuel président est entré en fonction le 1er septembre 2015. Son mandat prendra fin le 31 août 2020. Le scrutin se tiendra soit par vote électronique, souhait des membres non régionaux, soit par vote physique, option défendue par le camp du président de la BAD. Le vote aura lieu à la fin août 2020. Il a succédé le rwandais Donald Kaberuka (2005-2015)
L’option du vote formel par bulletin secret et voie électronique est défendue par la majorité des actionnaires, notamment des membres non régionaux (Etats-Unis, Japon, France en particulier). Arrivé en 2015 et crédité d’une augmentation de capital record en 2019, le président de la BAD a vu son bilan secoué par un rapport particulièrement documenté de cadres internes agissant sous le régime protégé des “lanceurs d’alertes” prévu par le règlement de la Banque Africaine de Développement.
En réaction au brûlot paru dans la rubrique “Afrique” du journal Le Monde, le président Adesina s’est attaché les services du cabinet new-yorkais Elie Whitney Debevoise pour défendre ses droits. Selon nos informations, l’ambiance est particulièrement tendue entre la présidence, le comité d’audit dirigé par l’américain Steven Dowd (resté de marbre face aux sollicitations de Financial Afrik), et le comité d’éthique dirigé par le japonais Takuji Yano, un homme discret qui a la lourde tâche de rendre public une enquête fort attendue sur les révélations contenues dans le document des lanceurs d’alerte.
Mahamadou YATTARA