A Madagascar, plus d’informations sur le Covid-Organics, le remède censé prévenir et guérir du Covid-19 mis au point par l’Institut Malgache de Recherches Appliquées (IMRA). Une dizaine de pays en Afrique ont reçu des dons de cette décoction de la part de Madagascar. Une décoction à base d’Artemisia, une plante utilisée pour lutter contre le paludisme. Alors que certaines organisations, notamment l’Union africaine, la Cedeao et l’OMS restent prudentes sur son utilisation et attendent des preuves de l’efficacité de ce remède, l’un des porte-paroles des autorités fait le point sur les tests déjà effectués dans le pays.
Des essais cliniques ont débuté depuis trois semaines sur une dizaine de malades du coronavirus à Madagascar. C’est ce qu’indique Herintsoa Rafatro, l’un des scientifiques désignés par les autorités pour répondre aux questions concernant ce remède mais aussi chef de laboratoire à l’IMRA.
Pour l’élaborer, les chercheurs se sont basés sur des « publications scientifiques internationales qui évoquent des compositions chimiques en faveur d’un traitement contre le Covid-19 » et sur « l’expérience de l’IMRA », explique ce chercheur en médecine traditionnelle. La toxicité de la mixture a aussi été testée sur des souris et des rats. « On a pu démontrer l’efficacité du produit sur quelques patients et cela ne me dérange pas car l’IMRA travaille depuis plus de 30 ans sur ces plantes et l’Artemisia est utilisée depuis 2400 ans en Chine. On se base sur l’histoire qui montre que le produit a fait ses preuves dans le domaine de la santé. Mais si certains hésitent quant à son efficacité on ne peut pas les empêcher », réagit-il après les différents communiqués de l’OMS, de l’Union africaine et de la Cedeao.
Breveter le remède…
Un traitement préventif et un traitement curatif ont été mis en place. « Il s’agit de la même formule mais les doses sont différentes. Le traitement curatif se fait uniquement en milieu hospitalier et la quantité de Covid-Organics est plus importante car pour atteindre un virus, il faut apporter plus de quantité en terme de molécules médicamenteuses », détaille le professeur Rafatro.
Ce remède traditionnel amélioré est composé de près de deux tiers (62%) d’Artemisia et de deux autres plantes, précise-t-il. Mais l’IMRA refuse de révéler sa composition exacte, ce qui l’empêche d’obtenir une autorisation de mise sur le marché. Le ministère de la Santé a délivré une autorisation de mise en vente temporaire de la décoction dans le pays mais elle ne peut pas être vendue à l’étranger. L’IMRA souhaite d’abord breveter son remède avant de révéler les plantes qui le compose.
Source : RFI