La pandémie de coronavirus l’autre facteur au Mali fait grimper le nombre de personnes en sécurité dans le pays. Déjà menacées par l’insécurité au nord et au centre, le COVID-19 est un coup de poignard sur les populations vulnérables selon un rapport d’Ocha.
Pour faire face au COVID-19, une urgence supplémentaire nécessitant des financements additionnels s’impose aujourd’hui. Pour cause, les acteurs humanitaires n’ont mobilisé que 16% des fonds recherchés à travers le Plan de Réponse Humanitaire alors que les besoins humanitaires s’accroissent au jour le jour.
Le nombre de personnes en insécurité alimentaire a atteint son niveau le plus élevé depuis 2016 avec les mouvements de population qui restent dynamiques et complexes
En effet, environ 3,5 millions de personnes sont actuellement en insécurité alimentaire et nutritionnelle, dont 757 000 en situation d’insécurité alimentaire sévère selon les résultats du cadre harmonisé de mars 2020, selon ce rapport. La même analyse projette qu’en période de soudure (juin-août 2020), près de 5 millions de personnes seront en insécurité alimentaire, dont 1,3 million de personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère. Ces chiffres sont supérieurs à ceux enregistrés à la même période dans le pays au cours des cinq dernières années.
Si rien n’est fait en termes d’assistance dans l’immédiat, cette situation pourrait s’aggraver dans le contexte actuel marqué la propagation du COVID-19. Le Gouvernement a appelé les partenaires à soutenir davantage les actions de réponse face à cette situation d’urgence alimentaire et nutritionnelle le 7 avril.
Les conflits dans les régions du nord et du centre et les effets de la sécheresse dans la bande sahélienne constituent les principaux facteurs expliquant la détérioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
En sus de l’augmentation de l’insécurité alimentaire, la détérioration des pratiques de soins liées aux déplacements et aux impacts potentiels du COVID-19 (indisponibilité des mères/ pourvoyeurs de soins), ainsi que la pression sur le système de santé risquent d’avoir un impact fort sur les taux de malnutrition au cours des prochains mois selon le cluster nutrition.
L’assistance alimentaire, en cours, est fournie sous forme de coupons alimentaires et de transferts d’argent. Chaque famille bénéficiaire reçoit, en fonction de son niveau de vulnérabilité, un nombre défini de coupons qu’elle échange contre des denrées alimentaires de son choix auprès des commerçants identifiés par les partenaires. Cette approche renforce la capacité des familles à décider librement ce dont elles ont besoin, stabilise leurs moyens d’existence et contribue à stimuler l’économie locale.
Depuis le début de l’année, 212 000 personnes déplacées internes et 163 200 membres des communautés d’accueil ont reçu une aide alimentaire par le biais de modalités en nature ou en espèces selon le cluster sécurité alimentaire.
En mars et avril 2020, le PAM en collaboration avec ses partenaires opérationnels et le RRM ciblent 320 000 personnes réparties comme suit : 155 000 personnes résidentes en insécurité alimentaire pendant la soudure pastorale et qui sont en soudure précoce n’ayant pas pu cultiver cette année; 127 000 nouveaux déplacés de moins de trois mois et 27 000 personnes membres des communautés hôtes; 10 000 nouveaux réfugiés.
Afin de procurer de meilleures conditions de distribution dans ce contexte de crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19, de nombreux sites de distribution d’aide alimentaire et de suppléments nutritionnels sont mis en place dans le respect des mesures de protection et de distanciation requises. Les distributions sont étalées sur plusieurs jours et des dispositions prises pour placer des zones de lavage des mains et de contrôle de température corporelle à l’entrée des sites.
Au cours du premier trimestre, près de 60 000 cas de malnutrition modérée et sévère ont été pris en charge sur l’ensemble du territoire dans les structures de santé ou via les agents communautaires, avec l’appui des partenaires du cluster nutrition. Les données des dernières semaines épidémiologiques disponibles montrent des chiffres de prise en charge comparables à la même période en 2019.
« Les mouvements de population marqués par des déplacements internes continus et l’arrivée de personnes fuyant les violences dans certaines parties du Burkina Faso et du Niger »
L’insécurité dans le nord et le centre du Mali et dans la région du Liptako Gourma continue d’entraîner des déplacements internes et l’arrivée de personnes fuyant les violences au Niger et au Burkina Faso voisins. Le HCR et l’OMS sont en coordination constante avec les autorités pour explorer des possibilités d’accès.
Komi