Dans une vidéo accordée au site d’informations sénégalaises Emedia Invest, le professeur Raoult, directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée juge que relativement par rapport aux autres pays et au regard des études réalisées y compris celles qu’ils ont été faites au Sénégal, qu’il est possible que le covid-19 sévisse différemment en Afrique subsaharienne. Selon lui, cette épidémie peut ne pas durer sur le continent africain, car il est possible qu’il ait une espèce de protection due probablement aux écosystèmes africains particuliers.
Né en 1952 à l’hôpital principal de Dakar, Didier Raoult se reconnait partiellement sénégalais. Son père était professeur de médecine tropical dans le service de santé des armées à Dakar. Il dira : « j’ai vécu dans le Bâtiment qu’a fait construit mon père qui était professeur de médecine tropicale. Depuis 50 ans, il s’occupait de la nutrition tropicale. Donc mon destin à tout été trouvé, car la maison dans laquelle nous vivions, était dans le bâtiment même où travaillait mon père ». Dans son interview, il parle de la relation étroite qu’il a avec le Sénégal et des belles années qu’il a vécu dans ce pays. « Je garde des souvenirs très attachants avec ce pays ». Il évoque la difficulté qu’il a eue à s’adapter en France lorsqu’ils ont quitté le Sénégal « la vie était tellement belle là où nous étions… » Comme si ce professeur n’a jamais coupé le cordon ombilical qui le lie au Sénégal, il dira avoir la chance de revenir douze après pour s’occuper de l’unité de recherche de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) à Dakar.
En 2012, à l’hôpital où il a vu le jour, le Pr Raoult inaugure une plateforme de Recherche, une première en Afrique à être équipée d’un spectromètre permettant un diagnostic rapide des maladies infectieuses et respiratoires.
Concernant la polémique sur la chloroquine, il trouve cela fantasque et ridicule. « Ici il y a eu toute une espèce de cavale un peu fantasque sur le danger de la chloroquine, mais ça fait beaucoup rire nos amis africains. Quand on dit que la chloroquine est un médicament dangereux. Ce n’est pas sérieux. Parce qu’on a tous bouffé quand on était gosse ! »
Le Prof. Raoult déclare que l’Afrique subsaharienne pourrait avoir une autre réaction différente à la propagation du virus, connu en Europe. Et cela, grâce à son écosystème. Parmi les éléments de cet écosystème, il indique la prise courante d’antipaludique. Et d’y ajouter que maintenant, ils ont des données au laboratoire qui enregistrent que non seulement la chloroquine est efficace, mais aussi presque tous les anti paludiques. Toutefois, il précise de même qu’en matière de science, la constatation seule ne suffit pas et il faut faire des recherches poussées.
Rappelons que l’hôpital de Fann à Dakar a enregistré selon le professeur Moussa SEYDI, déclaré à l’AFP que plus la moitié des patients atteints du Covid-19 sur un total de 220 cas au 5 avril ont été traités avec de l’hydroxychloroquine.
Et puis, Didier Raoult est resté toujours en contact avec le professeur Boubacar Wade de l’hôpital principal de Dakar. Un autre de ses anciens collaborateurs qui dirigent l’Unité mixte de recherche Vitrome dispose d’une équipe sénégalaise.
Force est de croire à toutes ces attaches, il ne peut qu’être proche des Africains. Il
évoquera dans son entretien sa détermination à faire tout pour lancer les choses afin de travailler en commun sur ce domaine, car ils sont liés. « Étant moi-même partiellement sénégalais, je ne peux imaginer de ne pas me sentir concerner des choses qui se passent dans le cas de cette épidémie », a-t-il confié au journaliste.
Ainsi, le Pr Raoult continue de travailler avec des experts du continent pour les aider à mieux faire face à l’épidémie.
Propos rassemblés par Sadio Bathily