Au Tchad, la justice a classé sans suite le dossier de la disparition des militaires au lendemain de la présidentielle du 9 avril 2016. Plusieurs candidats d’opposition et des associations de la société civile avaient accusé le pouvoir d’avoir fait disparaître des membres des forces de défense et de sécurité qui n’auraient pas voté pour le président sortant Idriss Déby. Au terme de son enquête, le procureur dit n’avoir rien trouvé.
Le procureur de la République, Alghassim Khamis, dit avoir ouvert une enquête sur la disparition supposée d’Allaramadji Fidèle, Mbairari Ngaba, Batchere Acyl, Djedanoum Beossou et Beasna Ngartidji, membres des forces de défense et de sécurité annoncés comme disparus après le vote des militaires le 9 avril dernier.
Mais au terme de l’enquête où la police a écouté, les leaders de l’opposition, de la société civile, des chefs militaires dont le chef d’état-major général de l’armée, il n’a pu retenir aucun fait pénal et décide de classer l’affaire sans suite.
Mieux, les accusateurs se sont dédits. « Le dénonciateur avait connu lui-même qu’aucun militaire n’est ni mort, ni disparu. Et en définitive, la preuve de vie de ces militaires supposés morts ou disparus est à présent formellement établie. L’enquête n’a pu retenir aucun fait pénal quelconque. C’est pourquoi après examen des procès-verbaux transmis et après avoir effectué tous les compléments d’enquête jugés utiles, le parquet d’instance a décidé de classer sans suite le dossier pour des faits non établis », précise le procureur.
Pour Me Alain Kagonbé, un des avocats des chefs de parti d’opposition, le classement sans suite n’emporte pas l’extinction de l’affaire qui peut resurgir un jour.
rfi lecombat.fr