La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et le Haut-Commissariat des nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) mercredi les conclusions de la mission d’enquête spéciale sur le second attaque d’Ogossagou dans le cercle de Bankass, région de Mopti. Dans l’attaque qui a eu lieu le 14 février 2020 le rapport parle de 35 morts et 19 disparus. Cependant, le Représentant Spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA, Monsieur Mahamat Saleh Annadif, dans le document se dit « préoccupé par l’impunité dont jouissent les auteurs de ces actes similaires ».
Au total, 117 personnes ont été interrogées dans le cadre de cette enquête selon la MINUSMA.
Dans ce rapport, il ressort qu’entre le 23 mars 2019 (date du premier incident dans le village d’Ogossagou) et le 13 février 2020, « la Division des droits de l’homme et de la protection (DDHP) de la MINUSMA a documenté au moins 46 incidents attribuables aussi bien à des éléments armés dogons que peuls, qui ont causé dans le seul cercle de Bankass, la mort d’au moins 259 personnes dont 51 enfants et cinq (5) femmes ».
Concernant le second attaque, la MINUSMA a conclu que le 14 février 2020 vers 5h du matin, « plusieurs dizaines d’individus, dont certains identifiés comme des chasseurs traditionnels, appuyés par des hommes en tenue militaire et des membres présumés de la communauté dogon, ont conduit une attaque vraisemblablement planifiée et ciblant la partie du village d’Ogossagou habitée par les membres de la communauté peule ».
Selon le rapport, les assaillants ont exécuté au moins 35 personnes toutes membres de la communauté peule, dont une (1) femme, trois (3) garçons, et deux (2) filles, et blessé au moins trois (3) autres. Il précise qu’à ce jour, au moins 19 personnes, dont cinq (5) enfants, sont toujours portées disparues depuis l’attaque.
« Les corps de 32 victimes, dont celui d’une (1) femme et de deux (2) enfants ont été enterrés dans une fosse commune au nord du village nommé “Marabout”, les trois (3) autres corps ont été enterrés dans des tombes individuelles » rapport la conclusion de l’enquête.
Le document ajoute aussi qu’au moins 136 habitations ont été détruites par incendie volontaire ou rendues inhabitables, 32 greniers et hangars de stockage de vivres incendiés ou rendus inutilisables, 24 charrettes, trois (3) bâtiments commerciaux (cuisine, rôtisserie et boutique) détruits, deux (2) enclos à bétail détruits et/ou incendiés et un nombre important de têtes de bétail volées ou tuées.
Cependant dans ce rapport de la Minusma, le Représentant Spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA, Monsieur Mahamat Saleh Annadif exprime son inquiétude face l’impunité.« Je suis très préoccupé par l’impunité dont jouissent les auteurs de ces actes similaires à ceux ayant déjà occasionné la mort d’au moins 157 personnes dans le même village en mars 2019 au cours d’une attaque planifiée, organisée et coordonnée. Il devient important de mettre un terme au cycle de violence meurtrière alimenté par l’impunité de ses auteurs », a-t-il souligné. La mission encourage le gouvernement et particulièrement les instances judiciaires nationales à user de leur devoir de diligence afin que les auteurs ne restent pas impunis. La MINUSMA se tient prête à poursuivre son assistance aux autorités maliennes compétentes dans le cadre des enquêtes en cours.
Haidara