La fermeture des écoles pour cause de coronavirus pourrait être une excuse afin de couvrir la situation déplorable de l’institution éducative malienne. Par contre, elle affecterait indirectement la lutte de la synergie syndicale.
Le Conseil Supérieur de la Défense Nationale (CSDN) du Mali a décidé mardi 17 mars, la suspension de tous les rassemblements de plus de 50 personnes à l’occasion d’une réunion extraordinaire présidée par le chef de l’État, SEM Ibrahim Boubacar Kéïta. C’était au palais de Koulouba. Parmi les mesures, la fermeture des écoles publiques, privées et confessionnelles (maternelles, primaires, secondaires et supérieures) y compris les medersas et ce, pendant trois (3) semaines ; à compter du jeudi 19 mars afin de minimiser les risques de contamination de la pandémie coronavirus à laquelle le monde entier fait face en ce moment. La décision intervient à un moment où le bras de fer entre les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 et le gouvernement fait couler beaucoup d’encre, notamment avec un autre préavis de grève de 25 jours déposé sur la table à compter du 02 avril 2020. La décision du Conseil Supérieur de la Défense Nationale (CSDN) toucherait indirectement la lutte de la synergie syndicale, engagée à tenir tête au gouvernement, à savoir l’application stricte du fameux article 39 qui stipule que : « Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignant secondaire, de l’enseignement fondamental et l’éducation préscolaire et spéciale. » À ce niveau, on peut donc dire que la revendication de la synergie syndicale connaitra une trêve obligatoire. Le coronavirus aiderait en effet, le gouvernement du Mali à réfléchir tranquillement sur le problème de l’école, si en réalité il s’en soucie sincèrement. Devinez ce qui en adviendra !
Moriba DIAWARA