samedi 23 novembre 2024
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FACE A LA MULTIPLICATION DES ATTAQUES MEURTRIERES: Des Maliens dans la rue pour soutenir les FAMa et marquer leur défiance vis-à-vis des forces étrangères

 

Des centaines de personnes venues de toutes les régions du Mali ont répondu à l’appel des organisations faîtières de la Société civile malienne (250 groupements et associations) pour un meeting de soutien aux forces armées maliennes dans l’après-midi du vendredi 8 novembre 2019 sur la Place de l’Indépendance de Bamako. Et finalement, le meeting s’est très vite transformé en manifestation contre les forces étrangères au Mali, avec notamment des slogans hostiles à la France et à la MINUSMA.

 

Le podium du meeting était occupé par Fatoumata Sako dite Djina, présidente de la plateforme «Défendons le Mali». Elle avait à ses côtés Amadou Cissé ou encore Amadou Sangaré, président du mouvement Mali-IBK 2018.  «Ce meeting est sensé ramené toute la même nation sur la même longueur d’onde afin que nous puissions nous débarrasser de ce qui ne nous sert plus dans la résolution de la crise sécuritaire et nous concentrer sur l’essentiel», a martelé une jeune dame.

Si l’idée des organisateurs était de susciter l’union sacrée pour galvaniser les FAMa, mais leurs messages ont été vite noyés par le cri de colère de nombreux jeunes qui scandaient, «A bas la France». Armés de haut-parleurs, ils se relayaient pour  dénoncer la présence des forces étrangères au Mali.

«Je me suis déplacé pour dénoncer l’injustice de la France dans mon pays. Je suis là pour dénoncer la complicité entre l’ONU et la France… La France et l’ONU sont au Mali pour elles-mêmes. Il faut qu’elles s’en aillent», a martelé Souley Touré, un jeune étudiant et militant d’une association politique proche du président Ibrahim Boubacar Kéita.

Et à la fin du meeting, ces jeunes surexcités ont tenté de marcher sur l’ambassade de France avant d’être rapidement dispersés par les forces de l’ordre. Une autre marche est annoncée dans la capitale malienne vendredi prochain. «Nous appelons tous les Maliens à sortir pour soutenir les FAMa parce que chaque militaire tué est un fils, un mari ou un père», a plaidé un responsable du mouvement «Défendons le Mali».

Il faut rappeler que, dans la matinée du même vendredi 8 novembre 2019, les femmes des  camps militaires de Kati (ville garnison sur les hauteurs de Bamako) ont également manifesté pour protester contre «la banalisation de la mort des soldats au front». Elles ont-elles aussi réclamé le départ des forces françaises du Mali et sollicité le soutien de la Russie.

«Nous sommes sorties pour dire non à la guerre au Mali. Nous protestons contre la mort de nos maris, de nos frères et de nos enfants», a martelé une manifestante sur les réseaux sociaux. «Nous allons continuer à manifester jusqu’à ce que le président de la République nous tienne le langage de la vérité», a-t-elle prévenu.

«Nous n’en pouvons plus. Nous assistons tous les jours à la mort de nos frères, de nos maris et de nos fils», a dénoncé une vieille dame presqu’en larme. Son souhait est que tous les hauts gradés soient mobilisés au front. «C’est inadmissible que des Officiers de haut rang se prélassent sous les climatiseurs à Bamako alors que nos pauvres maris et fils ainsi que nos frères sont en train de se sacrifier pour la nation sans même avoir le luxe d’avoir des armes à la hauteur de leur périlleuse mission…», a-t-elle dénoncé. Et d’enchaîner, «après chaque carnage, ils viennent prendre d’autres à la boucherie sous prétexte de renfort. Ils ont tué tous nos enfants».

Il faut aussi rappeler que lors d’une conférence de presse animée le jeudi 7 novembre 2019, les responsables du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD, opposition) ont exigé que la lumière soit faite sur l’utilisation des financements destinés à l’armée malienne.

«Le FSD exige un audit financier et comptable, dans les plus brefs délais, de l’utilisation des 1 230 milliards de Francs Cfa voté à l’Assemblée nationale dans le cadre de la loi de programmation militaire. Il exige également une enquête sérieuse sur la livraison, l’état et la disponibilité des équipements militaires», a martelé Soumaïla Cissé, président du FSD et chef de file de l’opposition.

Les opposants exigent également que les autorités du pays améliorent les conditions socioprofessionnelles des militaires et de leurs familles. «Les soldats doivent bénéficier d’un statut spécial, un statut de mort pour la Nation. A ce titre, leurs épouses ou leurs époux bénéficieront d’une pension totale pour le reste de leurs vies. Leurs enfants doivent bénéficier par ailleurs de statut de pupille de la nation qui permet une exonération des frais de scolarité y compris dans l’enseignement supérieur et un accès prioritaire à certains emplois dans l’administration», a proposé l’honorable Soumaïla Cissé. Il a aussi souhaité la création d’un «cimetière militaire national» et la réalisation d’un «Mémorial de souvenir» en l’honneur des Forces armées et de sécurité.

Cette frange de l’opposition prévoit aussi d’organiser une marche dans les prochains jours pour défendre ses idées  et convictions.

Moussa Bolly LE MATIN 

Djibril Coulibaly

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