Si les attaques meurtrières et des rapts d’individus émaillent le quotidien les Habitants des Régions du Nord et du Centre de notre pays, notons qu’au Sud aussi, particulièrement à Bamako, les braqueurs de motos continuent de troubler la quiétude des usagers de la route.
Pourquoi les êtres humains tuent-ils? Comment un homme est capable de tuer froidement son semblable? Notre Mali-ba tend-il à basculer dans la criminalité que l’on ne voyait qu’à travers les films ? Ces actes criminels sont-ils les signes d’un malaise social ou d’une société à la dérive ? Autant de questions taraudent l’esprit si toutefois on fait une analyse comparative entre le Mali, jadis, havre de paix, de vivre ensemble, et celui d’aujourd’hui où l’injustice et l’impunité encouragées par l’immobilisme et la corruption sous nos cieux favorisent des scènes d’horreurs.
En effet, le phénomène de braquage de moto s’accentue, de plus en plus, à la grande détresse des paisibles motocyclistes de notre capitale. Plus que jamais, ce sont des motocyclistes (Djakarta) qui font le plus souvent les frais des attaques parfois meurtrières des malfrats qui opèrent en toute tranquillité durant les nuits et souvent même en pleines journées dans les quartiers de Bamako. Les faits qu’on vous relate ici sont relatifs au cas d’un motocycliste dont nous avons rencontré la nuit du lundi à hier mardi, vers les 23 Heures au milieu du 3epont de Bamako. Dans ce cas, le constat est que d’une manière ou d’une autre, l’amélioration du système de lutte contre les malfrats n’est pas visible. Ce qui prouve encore l’absence des patrouilles adéquates dans les quartiers conformément au plan de sécurisation des personnes et de leurs biens tant vanté par nos services de sécurité.
Les faits
Arrêté devant sa moto au milieu du pont de l’Amitié chino-malienne, après avoir échappé à cette tentative de braquage, notre jeune homme en Lacoste que nous avons approché pour satisfaire notre curiosité journalistique grelottait énergiquement. «Ils étaient au nombre de trois dans un taxi dont je n’ai pas eu l’idée de prendre le numéro d’immatriculation. À la décente du pont, vers la clinique Almeda, ils m’ont fait barrage avec leur taxi en m’ordonnant de m’arrêter au motif qu’ils sont de la police. Constatant l’odeur de l’alcool qui se dégageait de leur véhicule et l’absence de tenues paramilitaires, j’ai directement fait un tour en arrière pour me diriger vers l’autre sens de la route. Et ils en ont fait de même et m’ont poursuivi. C’est vers le nouveau Restaurant ‘‘La Parisienne’’ que l’un d’entre eux a tiré un coup de fusil, mais Dieu merci, la balle ne m’a pas touché. Là, avec le bruit du fusil, sachant que des gens pourraient venir voir ce qui se passe, ils ont pris la fuite. Et moi aussi, pris par la panique, je me suis orienté vers Missabougou. Mais mon carburant est fini ici. Je remercie infiniment Le Bon Dieu de m’avoir sauvé de ces bandits, ma moto et une somme de 1.000.000 de francs CFA que j’ai sur moi ici pour une commission», a relaté la victime à votre serviteur.
Des patrouilles éphémères ou de simple figuration
Au-delà de cette tentative de braquage, signalons que, comme dans bien d’autres quartiers, les Habitants de Sotuba-ACI ne font pratiquement pas un jour sans déplorer des cas d’agressions violentes de ce genre. Une preuve que le relâchement des patrouilles pourtant lancées à tambour battant par les autorités sécuritaires se solde par la récurrence du phénomène de braquages des motocyclistes et tant d’autres cas criminels sur nos principales artères et quartiers périphériques de la ville de Bamako. Plus regrettable aussi est le fait que devant ces situations inconcevables nos autorités observent surtout une indifférence coupable. Face à cette insécurité grandissante, dans notre capitale, s’y ajoute celle dont nos Régions du Centre et du Nord sont victimes. Les plus hautes autorités, doivent prendre leurs responsabilités à travers un plan de sécurisation plus active et constante, mais non de leurrer les populations avec la figuration des Agents au début de la nuit pour ensuite disparaitre dans la nature durant le reste de la nuit. Il s’agit de renforcer les capacités d’intervention des forces de sécurité et de multiplier les patrouilles jusque dans les zones les plus reculées. La protection des personnes et de leurs biens étant une obligation pour l’Etat, il appartient au Gouvernement de revoir sa politique au risque d’encourager le banditisme et autres espèces nocives du genre.
Seydou Konaté LE COMBAT