Le Conseil national électoral (CNE) du Venezuela a donné lundi 1er août son feu vert au projet de référendum pour révoquer le président Nicolas Maduro. Un projet porté par l’opposition, qui a réussi à rassembler le pourcentage requis de signatures (1 % des électeurs) dans les 24 Etats du pays. Mais il reste encore plusieurs étapes à franchir pour que la consultation référendaire puisse être organisée.
L’opposition assurait avoir recueilli près de deux millions de signatures en faveur d’un référendum révocatoire et sur l’ensemble de ces signatures, près de 400 000 ont été validées par le Conseil national électoral, soit le double du minimum requis.
« Les Vénézuéliens ont remporté la bataille des empreintes digitales », déclarait en juin dernier Henrique Capriles, ex-candidat de l’opposition à la présidentielle. Mais cette première étape franchie, il en reste plusieurs et de taille à franchir pour que la consultation puisse être organisée.
Lors de la phase suivante, dont les dates n’ont pas été communiquées par le CNE, quatre millions de signatures – soit 20 % des personnes inscrites sur les listes électorales – doivent être recueillies en trois jours, et validées, pour convoquer le référendum.
Et lors du vote proprement dit, le « oui » à la révocation du président devra dépasser le nombre de voix (7,5 millions) recueillies lors de la présidentielle de 2013.
Date butoir : le 10 janvier 2017
L’opposition anti-chaviste espère pouvoir conclure le processus d’ici à la fin de l’année 2016, dans un contexte économique et social de plus en plus tendu en raison des pénuries alimentaires et de la faillite de l’Etat vénézuélien, frappé de plein fouet par la chute des cours du pétrole.
« Le référendum révocatoire, c’est pour en finir avec les files d’attente, pour qu’il y ait de la nourriture et des médicaments, suffisamment d’argent pour chacun, et de la sécurité », affirme Henrique Capriles, cité par l’Agence France-Presse.
Pour l’opposition, le référendum doit se tenir impérativement avant le 10 janvier 2017. Si M. Maduro est révoqué avant cette date, il y aura en effet des élections anticipées. Mais si la consultation se déroule après cette date butoir, et si le chef de l’Etat la perd, il pourra désigner son vice-président pour le remplacer.
La présidente du Conseil national électoral, Tibisay Lucena, a cependant demandé à ce qu’une enquête soit ouverte sur des allégations de fraude électorale, une demande récurrente du gouvernement et du président Maduro.
rfi