C’est une consultation inédite qui débutera le 15 janvier. Le grand débat, voulu par Emmanuel Macron, donner au gouvernement des clés pour sortir de la crise des gilets jaunes. Sur l’ensemble du territoire, les Français seront appelés à s’exprimer sur différents sujets. Le Conseil économique et social avait également lancé une initiative qui a pris fin vendredi dernier pour faire remonter les «attentes» des Français pour nourrir le débat.
C’est la Commission nationale du débat public (CNDP) qui a la lourde tâche d’organiser ce «grand débat» dont le cadre sera précisé dans une «lettre à tous les Français» que le président Macron doit rendre publique à la mi-janvier.
Pour recueillir un maximum de propositions des citoyens, car c’est bien l’enjeu principal, la Commission a mis en place plusieurs étapes. D’abord, une plateforme numérique sera lancée le 15 janvier. Chacun pourra y trouver des explications sur cette consultation et des précisions sur les quatre thèmes de discussions fixés par le gouvernement : la transition écologique, la fiscalité, la démocratie et la citoyenneté et enfin la réforme de l’Etat.
C’est sur cette même plateforme que les Français pourront déposer leurs contributions. Pour les moins aguerris au numérique, il y aura aussi des stands mobiles dans la rue ou sur les marchés, ou bien encore la traditionnelle méthode de la lettre. Des réunions locales pourront aussi être organisées.
Il s’agira ensuite de réunir toutes les propositions pour la dernière phase de la consultation dans deux mois. Des «conférences de citoyens tirés au sort» seront enfin mises en place dans chaque région pour échanger sur les analyses et proposition issues des différents débats.
L’ancienne secrétaire d’Etat à l’Ecologie Chantal Jouanno, responsable de l’organisation en tant que président de la CNDP, espère que le gouvernement respectera l’indépendance de la commission. Ce débat sera « libre », a t-elle assuré vendredi 4 janvier. « On est aux ordres de personne, on est aux ordres des Français simplement, pour garantir leur droit à la participation, sinon j’arrête tout de suite », a prévenu Chantal Jouanno.
Le Conseil économique, social et environnement (Cese) a lancé de son côté à la mi-décembre un coup de sonde pour tenter de «mieux cerner l’ensemble des attentes» des Français, à la faveur de la crise des «gilets jaunes» qui «a mis en lumière un certain nombre de fractures et problématiques vécues au quotidien par des millions de citoyennes et citoyens».
Un peu plus de 7000 contributions ont été déposées vendredi 4 janvier le site du Cese, qui avait lancé une consultation en ligne. La consultation s’achevait vendredi soir. Les contributions les plus votées sont souvent celles issues de réseaux militants très marqués à droite comme celles de collectifs opposés au mariage pour tous ou à la PMA.
Dans les contributions les plus votées, figurent également des textes pour demander «le retour à l’universalité des allocations familiales», «la prise en compte du vote blanc» ou encore «la création d’un référendum d’initiative citoyenne» (qui recueille 900 votes), précise l’Agence France-presse.
Le Cese proposait aux citoyens de s’exprimer sur six sujets: les inégalités sociales, la justice fiscale, les inégalités territoriales, le pouvoir d’achat, la participation des citoyens et la transition écologique.
Sur la base des résultats de cette consultation, complétés par la consultation de citoyens tirés au sort, un avis sera élaboré et présenté au vote en mars 2019 «afin d’apporter une réponse globale aux enjeux révélés par le mouvement des gilets jaunes et s’inscrire dans le débat national», précise le communiqué du Cese qui a pour première mission de conseiller le gouvernement et le Parlement par ses avis, qui ne sont que consultatifs.
rfi