Après l’Ouganda et le Kenya, troisième étape ce mercredi 6 juillet de la tournée africaine du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, au Rwanda. Une étape particulière qui devrait être chargée d’émotion. En effet, le temps fort sera la visite du Premier ministre de l’Etat hébreu au mémorial du génocide de Gisozi à Kigali. Le Rwanda et Israël entretiennent de bonnes relations, une proximité qui s’explique notamment par le passé tragique partagé par les deux peuples, mais aussi des raisons plus pragmatiques.
« Nous construisons un Etat moderne sur les cendres du génocide. Et nous avons un modèle à suivre », a récemment déclaré à la presse israélienne l’ambassadeur rwandais à Tel-Aviv.
Les relations entre les deux pays se sont accélérées à partir de 2013 lors de la visite du président rwandais Paul Kagame à Jérusalem. « La question du génocide a une importance psychologique dans cette relation », estime Ely Karmon, expert israélien du contre-terrorisme
Selon Phil Clark, spécialiste du Rwanda à l’université SOAS, la visite du Premier ministre israélien « signifie beaucoup pour les deux pays ». Pour Kigali, Israël est un partenaire alternatif de choix alors que ses relations sont de plus en plus tendues avec Washington ou même Londres.
Israël peut compter sur un certain soutien du Rwanda au niveau international. En effet, si Kigali est en faveur d’une solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien, en 2014 alors qu’il était membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, le Rwanda s’est abstenu de voter une résolution prônant la fin de l’occupation des territoires palestiniens.
Et pas un mot sur les soupçons de livraison d’armes au gouvernement rwandais pendant le génocide qui pèsent Israël.
rfi