Le Conseil des Ministres du jeudi 8 février 2018 a procédé à la nomination d’une dizaine d’Officiers Supérieurs dont cinq (5) Lieutenants-colonels, dans certains Départements ministériels en qualité de Hauts Fonctionnaires de Défense et de Sécurité.
Ces officiers Supérieurs expérimentés ne seraient-ils pas plus utiles à la nation sur le terrain avec les jeunes que sous les climatiseurs de Bamako ?
En effet, notons qu’à travers ces nominations, le régime d’IBK perpétue une tradition instituée sous Président Konaré.
En tout cas, une chose est sûre, c’est qu’il serait mieux de mettre les Hommes professionnels, expérimentés et patriotes au cœur de l’action.
Alors que, chaque jour, les médias informent les Maliens sur des cas d’attaques conduits par des bandits armés contre les FAMA, les forces partenaires et les innocentes populations civiles. Même Bamako, dans la capitale et ses environs, l’on n’est pas épargné du phénomène d’insécurité.
Par voie de conséquences, 2017 a été l’année la plus meurtrière depuis l’accession du Président Ibrahim Boubacar Kéïta à la magistrature suprême, le 4 septembre 2013. Cela, avec 716 de tués entre le 1er janvier et le 31 décembre 2017. Au nombre des victimes figurent 292 militaires maliens et étrangers, dont 245 membres des forces armées maliennes, 45 Casques bleus et deux soldats français de l’opération Barkhane.
Plus préoccupant, c’est que le doute s’installe tous les jours sur la capacité de nos autorités à ramener la stabilité, à restaurer le climat de paix, de sécurité et de cohésion sociale interne d’antan. Ce, en ce sens que ces derniers temps, c’est l’ensemble du territoire national qui est menacé par les ennemis de la paix.
Depuis la fin de l’occupation du Nord par des mouvements armés en 2012, la circulation des armes s’intensifie, augmentant ainsi le phénomène de banditisme résiduel et les affrontements intercommunautaires. L’aggravation de la situation d’insécurité augmente la tension entre citoyens et les services de sécurité se soldant par une crise profonde de confiance en la capacité de l’Etat à pouvoir sécuriser ses citoyens. Cette crise de confiance va engendrer l’émergence d’une conception archaïque de la sécurité, c’est-à-dire qu’elle relèverait exclusivement de la mission régalienne de l’État. L’expérience quotidienne au Mali montre que cette conception est désuète.
En effet, elle fait suite au prototype sécuritaire colonial et qui fut renforcé par les différents régimes successifs à la tête du pays. La réalité actuelle sur le plan sécuritaire laisse à penser que la sécurité est l’affaire de tous : ONG, sociétés civiles, État.
Mahamadou YATTARA : LE COMBAT