Le Collectif des épouses des militaires et paramilitaires a battu le pavé à Bamako, le vendredi dernier, pour exiger la libération de leurs maris en détention depuis quatre ans. Des arrestations qui font suite à la disparition des 21 bérets rouges au lendemain du coup d’État de 2012 dont la junte dirigée par Amadou Haya Sanogo serait l’auteur.
C’est avec des banderoles floquées de slogans exigeant la libération de leurs époux que le Collectif des épouses de militaires et paramilitaires ont marché de la Place de la Liberté à la Primature pour réclamer l’implication personnelle du Premier Ministre dans la libération de leurs époux en prison depuis quatre ans.
«Le collectif des parents et familles des militaires enfermés dans cette affaire dite des bérets rouges, vient auprès de vous, en votre qualité de Premier Ministre chargé de superviser l’action gouvernementale et, donc, de contribuer à la bonne exécution des normes constitutionnelles et législatives vous demander de vous impliquer pour la libération provisoire des prisonniers », a dit la Présidente du collectif.
Cette marche, selon les organisateurs, ne vise pas seulement qu’à faire libérer les bérets verts mais tous les militaires emprisonnés dans l’affaire des disparitions et les évènements qui ont suivi le coup d’État pur une unité au sein de la grande muette. D’ailleurs, la Présidente du Collectif au moment de lire la déclaration arborait un béret rouge.
Dans la foule qui a effectué la marche, on pouvait également apercevoir les deux bérets, verts et rouges portés par les femmes et les hommes qui les accompagnaient.
Cette action a bénéficié du soutien des femmes de certains partis politiques. «Nous sommes à cette marche pour demander la libération des détenus. C’est-à-dire Amadou Haya et ses compagnons et s’il le faut sans jugement », a dit Tembely Fatim Diawara du parti SADI.
Des anciens militaires qui ont pris part à la marche, se font menaçants si leurs camarades ne sont pas libérés dans les brefs délais.
«Nous sommes sortis pour dire non à la détention de nos camarades en prison depuis quatre ans sans jugement. Nous exigeons leur libération afin qu’ils regagnent leurs familles et l’armée et cela sans délai. Il ne faudrait pas que ça tarde, sinon ça va devenir quelque chose». Un quelque chose qui peut être l’évasion annoncée des militaires en prison pour le 22 décembre prochain de gré ou de force. Une information largement reprise par la presse en fin de la semaine dernière. Une chose est sûre, l’affaire d’Amadou Haya et compagnons, est devenue comme le titrait notre confrère du « SPHINX », dans sa dernière parution, «Une patate chaude entre les mains du Gouvernement».
Mohamed Dagnoko : LE COMBAT