Au Mali, travailler pour une entreprise privée est une épreuve à part surtout pour ceux qui évoluent dans les entreprises étrangères telles que chinoises et libanaises. Généralement commerciales à but lucratif, travailler dans ces entreprises au Mali est un véritable casse-tête pour les employés.
« Le travail assure l’indépendance », a-t-on l’habitude de dire mais au Mali, tout le contraire existe notamment pour ceux qui travaillent dans les entreprises chinoises et libanaises. En fait, dans ces entreprises, les travailleurs vivent le véritable enfer : bas salaire, non-paiement, non-respect du temps de travail, manque de considération… Bref, tout est réuni pour que l’employé dépende éternellement de son employeur.
M. Diané a travaillé pour une alimentation libanaise pendant près de trois ans avant de rejoindre une société de gardiennage. Pour lui, l’aventure a été plus qu’un véritable calvaire : « C’est vrai, même aujourd’hui les choses ne sont pas assez aisées mais par rapport à l’alimentation où je travaillais, il y a eu vraiment une grande différence. Là-bas (alimentation) j’arrivais à peine à assurer mes frais de carburant et je continuais à le faire parce que je ne pouvais pas rester en famille sans rien faire mais honnêtement je ne gagnais rien. Je mangeais en famille et la plupart de mes besoins étaient assurés par ma grande-sœur qui vit à l’extérieur », témoigne-t-il.
Tout comme Diané, O. Dembélé est serveur dans un bar-restaurant à Bamako. C’est une entreprise chinoise qui l’emploie depuis un an. Pour M. Dembélé il est de la faute de l’Etat malien si les jeunes Maliens ne sont pas bien traités dans leurs pays.
« Je suis ici depuis 2016. Je suis payé 30 000 francs par mois pour près de 60 h de travail par semaine. Pour moi, c’est la faute à notre Etat si les jeunes Maliens sont maltraités au Mali », déplore-t-il.
M Dembélé trouve tout de même la jeunesse malienne très courageuse. « Je vous assure la jeunesse est très courageuse, nous savons toujours comment nous débrouiller mais à un moment il va falloir que tout cela change car on ne peut pas continuer à être esclave dans notre paye », avertit-il.
Cependant pour certains d’entre eux, ces entreprises ne sont qu’une petite partie du mal, car l’affaire concerne toutes les entreprises privées au Mali : « C’est le problème au Mali, les patrons m’aiment pas payer leurs employés, cela pose énormément de problèmes pour la survie des travailleurs et du coup la survie de l’entreprise », réplique M. Diané.
Toutefois, les entreprises privées en général et celles des Chinois et Libanais continuent d’être un enfer pour les employés.
Amadou Kodio LA LETTRE DU MALI