L’Union européenne a joint mardi sa voix aux appels de la communauté internationale lancés aux protagonistes de l’élection présidentielle au Liberia pour qu’ils parviennent à un règlement rapide de la contestation des résultats du premier tour du 10 octobre.
Le second tour, prévu le 7 novembre entre le sénateur et star du football des années 1990 George Weah et le vice-président Joseph Boakai, a été reporté sine die sur décision de la Cour suprême, qui a enjoint la Commission électorale nationale d’examiner d’abord un recours du candidat arrivé troisième, avec 9,6% des voix, Charles Brumskine.
Dans un communiqué conjoint la semaine dernière, l’Union africaine (UA), la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et la Mission de l’ONU au Liberia (Minul) ont appelé toutes les parties à « oeuvrer vigoureusement à l’achèvement rapide des recours juridiques, afin d’aboutir à une conclusion sans délai indu ».
Tout en appelant à utiliser exclusivement les voies légales, l’UA, la Cédéao et la Minul expriment leur « inquiétude quant à la perspective d’un retard significatif dans le règlement de ces contentieux, qui empêcherait l’achèvement du processus électoral dans le délai fixé par la Constitution pour la transition en janvier 2018 ».
La délégation de l’UE à Monrovia a également souligné mardi dans un communiqué « l’importance d’une transition démocratique apaisée » au Liberia, selon le calendrier constitutionnel, entre la présidente sortante Ellen Johnson Sirleaf et son successeur élu.
Elle « encourage toutes les parties concernées à agir de manière constructive et de bonne foi pour conclure le processus de contestation sans retard inutile », afin de « respecter la volonté du peuple ».
Ces mises en garde visent notamment, sans les nommer, M. Brumskine, M. Boakai – qui appuie sa démarche -, ainsi que deux autres candidats malheureux du premier tour, engagés dans des discussions pour constituer un front contre George Weah, arrivé largement en tête le 10 octobre.
La Commission électorale nationale (NEC) examine actuellement les recours, sur lesquels elle ne devrait pas se prononcer avant la semaine prochaine. M. Brumskine a déjà annoncé son intention de saisir la Cour suprême en cas de décision défavorable de la NEC.
Cet imbroglio fait peser des incertitudes sur la première transition démocratique depuis trois générations dans ce petit pays anglophone d’Afrique de l’Ouest, l’un des plus pauvres au monde, ravagé de 1989 à 2003 par l’une des plus atroces guerres civiles du continent, qui a fait quelque 250.000 morts.
Les observateurs internationaux ont jugé le déroulement du premier tour largement crédible, malgré des problèmes d’organisation et de longs retards relevés dans de nombreux bureaux de vote.