Le 8 octobre est la date prévue pour l’élection du Président de la Fédération malienne de football, FEMAFOOT. Cette élection combien de fois cruciale pour l’avenir du sport roi, devrait être l’épilogue du bras de fer entre le département des Sports et le bureau fédéral dirigé par Boubacar Baba Diarra. Ils seront deux candidats : Mamadou dit Bavieux Touré et Salaha Baby. Tous les deux ont figuré dans le bureau de Baba Diarra, avant que M. Baby ne soit du côté des frondeurs contre le président Diarra. Au regard de leur parcours, M. Baby semble être celui qui est capable de rompre avec les mauvaises pratiques et réconcilier les acteurs du football. Voici les quatre motifs d’un choix judicieux pour le football malien.
Le premier motif est qu’il est le candidat de la rupture : Bavieux Touré est sans nul doute le candidat de Baba Diarra, le président sortant dont-il fut le complice tout au long de la crise qui a secoué le football. En élisant M. Touré comme Président, n’a-t-on pas déplacé seulement les problèmes sans les résoudre véritablement ? Salaha Baby serait le mieux indiqué pour rompre avec les pratiques qui ont plongé le sport-roi dans une crise grave.
Le deuxième motif sera son programme : M. Baby fait déjà de son cheval de bataille la réconciliation et la culture de la rigueur et de l’éthique : « Je vais m’investir sans réserve pour la réconciliation et le développement du football national… » a-t-il affirmé avant de marteler : « Je vais proposer, à tous les acteurs de notre football, un contrat d’union sacrée où tout le monde sera sur un même pied d’égalité ».
Le troisième motif est l’immixtion des chefferies traditionnelles : le fait d’être issue de l’une des familles fondatrices de Bamako, fait de Bavieux Touré les candidats des hautes autorités de la République qui comptent sur cette famille pour conforter leurs desseins politiques. Pour ce seul motif, on doit élire Salaha Baby pour rappeler aux chefferies traditionnelles et aux leaders religieux qu’ils ne doivent pas se mêler de politique et encore moins de sports.
Le quatrième motif relève des multiples défis : notre football connait aujourd’hui une crise gravissime qui nécessite une thérapie de choc, voire une rupture avec les méthodes et les attitudes en cours. Alors par quelle baguette magique Bavieux Touré, vice-président et collaborateur direct de Boubacar Baba Diarra, pourrait-il trouver la solution en étant partie du problème lui-même. Pour espérer changer, il vaut mieux essayer Salaha Baby qui, tirant les leçons de la gravissime crise, et pour s’être opposé publiquement et frontalement aux méthodes Diarra, saura trouver les ressorts nécessaires pour rebondir.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
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