L’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, issu du processus d’Alger, peine toujours à s’établir. Plusieurs stratégies pour sa mise en œuvre ont été envisagées mais en vain. La médiation internationale et le Gouvernement malien ont proféré des menaces contre toute partie qui violerait le cessez-le-feu.
Des menaces qui, hélas, n’ont jamais pu faire objet d’application. Ce qui suscite des réactions au sein des populations maliennes pour qui le vrai fautif ne serait autre que la Communauté internationale. La principale question que l’on se pose est de savoir quel rôle jouent finalement les forces étrangères dans notre pays face à ces hostilités à répétition?
Pour la mise en application de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, le Gouvernement malien a l’impression qu’ils sont en train de se faire rouler dans la farine. Du moins, à voir de près le déroulement des choses.
La médiation internationale et les forces étrangères qui sont censées aider le Gouvernement à s’en sortir ne se font plus sentir sur le terrain comme s’y attendaient les citoyens maliens.
Il y a une semaine les groupes armés signataires de l’Accord d’Alger II s’affrontaient à Anéfif, dans la Région de Kidal.
Selon certaines sources, la reprise de ces hostilités a fait plusieurs morts et blessés. Des affrontements qui ont ainsi causé le report du retour de l’Administration malienne dans la ville de Kidal. Un retour pourtant convenu entre les différentes et prévu pour le 20 juillet dernier. Il faut d’ailleurs rappeler que ce n’est pas la première fois que le retour de l’Etat dans cette Région est reporté à cause des comportements hostiles de l’un des groupes armés. Ce qui voudrait dire, donc, que cette ville qui échappe au contrôle de l’Etat malien pose toujours problèmes. Cela, à chaque fois qu’on parle de retour à la paix sur toute l’étendue du territoire national malien. Mais, plus inquiétant, c’est que le problème ne semble plus se limiter à la gestion de Kidal. Et, pour preuve, le vendredi dernier, la 9e Région, à savoir Ménaka, créée dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale est tombée aux mains des Mouvements de la Coordination pour l’Azawad (CMA).
D’après les explications fournies par les Responsables de la CMA, ils sont dans la ville «pour sécuriser la population et participer à la gestion de la Région».
Face à tous ces faits, pour les citoyens et certains observateurs de l‘évolution de la crise malienne, c’est la partialité des forces étrangères qui est mise en cause. Ils les accusent de prôner la politique de deux poids deux mesures. Et, aussi, pour d’autres, vu la durée de leur présence sans résultats escomptés, ils feraient tout simplement mieux de partir. «Les forces étrangères sont à la source de tous nos problèmes », dit Seydou Maïga, étudiant à la Faculté de Droit, à l’Université de Bamako. «Je ne vois même pas l’utilité de la MINUSMA et Barkhane si ce n’est partir faire le marché dans le Nord », renchérit Kadiatou Touré. Pour le Sociologue Ismaïl Alassane Maïga, il est temps que les populations prennent conscience du fait que le sort de leur pays, le Mali, ne doit se trouver qu’entre leurs propres mains.
Adama A. Haïdara : LE COMBAT