samedi 23 novembre 2024
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Crash d’AH 5017 d’Air Algérie au Mali : Les familles des victimes de nouveau au créneau

A la faveur d’une sortie médiatique faite le 20 juillet dernier, les familles des victimes du crash de l’avion d’Air Algérie, au Nord du Mali, déplorent une politique de deux poids deux mesures dans le traitement fait du dossier par la justice française. En effet, 3 ans après le drame, la justice française a procédé à la mise en examen en fin juin dernier de l’opérateur espagnol Swiftair, affréteur de l’avion qui a crashé, pour « homicides involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité». Cette mise en examen qui épargne à tous égards la compagnie Air Algérie n’a pas été du goût de l’AFAVI (l’Association des Familles des Victimes), d’où sa montée au créneau pour réclamer une autre justice.

Des erreurs de pilotage entrainant l’implication de l’équipage de l’avion étant prouvées auparavant, les familles des victimes en ont fait le motif de leur indignation contre la mise en examen du seul affréteur par la justice française.

En effet, les proches et les familles des victimes disent ne pas comprendre pourquoi Air Algérie n’a pas aussi été mise en examen. Pour Me Halidou Ouédraogo, Président de l’Association des familles des victimes du crash du vol AH 5017, «l’un dans l’autre, la culpabilité est établie. Elles se rejettent la responsabilité de la faute (Air Agérie/SwiftAir). Air Algérie se transforme en victime aussi. Pour nous, juristes, il y a une coaction. La faute est partagée » et la responsabilité des deux structures (Swiftair et Air Algérie) doit être engagée afin que les familles puissent faire leur deuil», a déclaré Ouédraogo cité par les confrères de dia-algérie.com.

Le Président de l’AFAVIC estime ne pas comprendre pourquoi Air Algérie se dit victime. Me Halidou explique: «la question que nous nous posons est celle de savoir en quoi elle a été victime. En quoi ? ». Et il ajoute : «Ce que nous savons c’est que ce sont des commerçants qui ont loué un avion pourri (…). Sinon, le ressentiment que j’ai actuellement est le même que celui que j’avais lors du premier jour du drame ; la douleur et la colère », a-t-il fait savoir au cours de ce point de presse tenu à Alger.

Selon le Rapport de 250 pages d’Experts judiciaires remis en décembre 2016 à des Magistrats parisiens, les pilotes du vol AH 5017 d’air Algérie étaient des saisonniers et n’avaient pas conduit d’avion durant les huit mois précédant le drame. Ils ont cité les manquements en matière de formation des pilotes affectés par la compagnie Swiftair au vol en question. Pour les experts : «Swiftair n’a pas respecté ses engagements concernant les formations complémentaires à mettre en place suite à de longues périodes d’inactivité. Ce manquement génère un déficit d’entrainement».
A cela s’ajoutent les informations révélées l’année dernière par un syndicat des pilotes espagnols qui affirmaient que leurs confrères du Vol AH 5017 n’étaient pas formés aux manœuvres qui auraient pu éviter le crash. Toutes ces révélations corroborent avec les conclusions du Rapport final des enquêteurs français livré en avril 2016 et qui stipulait que le crash était principalement dû à «la non-activation» par l’équipage du système antigivre suivi de l’absence de réaction des pilotes pour sortir d’une situation de décrochage. L’équipage n’aurait pas détecté aussi la diminution de vitesse jusqu’au décrochage qu’il n’avait pas pu rattraper.

Pour rappel, le crash du vol AH 5017 d’Air Algérie a eu lieu le 24 juillet 2014, près du village de Boulékessi, dans les environs de Gossi. L’appareil, un McDonnell Douglas MD-83,  avait causé la mort de 116 personnes toutes voyageant à son bord de Ouagadougou à Alger.

Katito WADADA : LECOMBAT

Rédaction

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