26 mars-26 mars 2021, le Mali a fêté son trentième anniversaire de l’avènement de la démocratie. Durant ces trois décennies, il a connu des hauts et des bas. De l’espoir voulu au désespoir conçu !
L’histoire n’étant étrangère à personne, le Mali a migré sommairement vers le régime politique du multipartisme, entendez par là, la démocratie politique et institutionnelle. Comme la formule prisée et populaire d’Abraham Lincoln, 16e président des États unis d’Amérique de 1860 à 1865, considérée comme la définition classique de la démocratie ne serait pas adoptée au Mali : ‘’gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple’’. C’est par le sang des martyrs que le président Moussa Traoré a été chassé du pouvoir. Le 26 mars 1991, il fut arrêté avant d’être jugé instaurant ainsi une justice dans la démocratie politique et pluraliste. C’est à travers le jugement de Moussa que la justice démocratique a commencé à voir le jour. Qu’avons-nous offert à cette justice ? Impunité nourrie par la loi du plus fort. De l’espoir voulu au désespoir conçu ! Par l’arrivée de la démocratie, l’on pensait que l’espoir sonnait fort, et qu’une nouvelle fenêtre allait s’ouvrir pour le Mali. Mais hélas, son arrivée a causé bien plus de mal que de bien. Car depuis, notre pays ne se retrouve plus, le chemin de l’émergence, son développement politique et institutionnel lui est inaccessible. L’on ose dire à cet effet que la démocratie nous a formés à ne pas gérer correctement les affaires de l’État. Il s’agit bien sûr de la démocratie malienne, qui aura appris à manger l’argent public avec impunité. Car ceux qui ont dirigé le pays durant ces trente (30) années de fausse démocratie n’ont pas prouvé à suffisance que l’on pouvait bien sûr compter sur elle. La raison pour laquelle la démocratie a été conçue comme étant ‘’gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple’’, n’aura pas été expliquée de long en large au peuple malien. Ce serait certainement l’incompréhension du régime. Qu’avons-nous fait de cette démocratie depuis le 26 mars 1991 ? Une mauvaise image ! Désormais une fausse image que représente la démocratie malienne. Les élections de 1992 considérées comme l’an du renouveau démocratique à travers surtout le premier président démocratiquement élu, Alpha Oumar Konaré, n’auraient pas été un succès total. Car c’est de là que tout est parti. D’ailleurs, c’est le seul président qui acheva son mandat présidentiel. Ses deux successeurs qui ne l’ont pas pu, car ils ont tous été renversés par un coup d’État militaire le 22 mars 2012 et 18 août 2020. Il s’agit d’Amadou Toumani Touré et d’Ibrahim Boubacar Kéïta. Qu’avons-nous fait de cette démocratie ? Une démocratie de coup d’État ? Rien de plus.
Moriba DIAWARA LE COMBAT