Dans une interview sur RFI, une semaine après le coup d’État contre le régime de l’ex-président Ibrahim Boubacar Kéïta, l’Imam Mahamoud Dicko proposait, au micro de Baba Maïga, 18 mois de transition. Proposition qui a été adoptée lors de la concertation nationale.
Son influence, on ose le dire, marque à nouveau son empreinte dans les questions d’État. La concertation nationale qui a connu son épilogue le samedi 12 septembre 2020 en est une illustration. Le très influent, l’éclairé, le sage, l’Imam Mahamoud Dicko avait annoncé une concertation nationale juste après le coup de force contre son cadet l’ex-président Ibrahim Boubacar Kéïta. Voici l’historique de cette interview avec Baba Maïga sur la Radio France Internationale (RFI) : La CEDEAO demande au responsable de CNSP d’engager une transition civile immédiate, êtes-vous pour une transition civile qui ne doit excéder 12 mois ? L’Imam répondait : « Écoutez ! C’est tout le peuple malien qui doit décider de cela ; ce n’est pas moi. Moi je ne suis qu’un individu. Et je crois qu’il faut faire une concertation nationale de toutes les forces vives de la nation pour dégager quelque chose qui va certainement faciliter la mise en œuvre de l’État qui depuis très longtemps est arrêté. Ce que la CEDEAO a dit, c’est à apprécier, c’est à voir, » avait-il déclaré. Et cela a été suivi à la lettre par le CNSP. L’Imam avait ensuite fait une proposition par rapport à la durée de la transition. Toujours au micro de Baba Maïga, il s’était aussi prononcé sur le choix de la personne afin de diriger la transition : « Il ne sert à rien vraiment de s’éterniser dans une transition ; il faut quand même qu’on trouve un moyen pour sortir de cette situation vite. De mon point de vue, trois (03) ans trop, je voyais ça peut-être 18 moins. Je crois que vu la circonstance, vu le contexte dans lequel nous sommes, je pense qu’il faut donner la présidence de transition à un civil consensuel. » Les points sur lesquels une action a été posée, ce sont la concertation nationale et la durée de la transition. Ces points ont été soulignés dans cette interview par l’éclairé Dicko. Mais le troisième point reste à pourvoir ; car toutes les options sont sur la table à l’issue des concertations nationales. Un civil ou militaire. Mais toute porte à croire qu’un civil prendra la manette. On dirait que la CEDEAO a entendu les propos du sage puisqu’elle vient de réitérer sa recommandation de choisir un civil à la présidence de la transition.
Moriba DIAWARA