Des éléments du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) se révèlent quotidiennement dans des actes de banditisme accompagnés d’agressions violentes dans la ville de Gao. La dernière en date est l’enlèvement d’un véhicule du MOC, la énième fois, par ses mêmes éléments, hier mardi 9 mai 2017. Aussi, deux de leurs éléments avaient été pris dans une tentative de braquage à mains armées. Cette autre situation d’insécurité s’instaure dans la ville de Gao à cause du laxisme des plus hautes autorités du pays et de l’inefficacité du haut commandement du MOC.
Le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) est un dispositif de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation dans le pays. Il est composé des éléments des groupes armés qui sont mis en place pour assurer les patrouilles mixtes dans les Régions du Nord du Mali. Mais fort est de constater que ce MOC est en train de s’illustrer du jour au lendemain dans des opérations de brigandage à Gao. Au lieu d’assurer la sécurité, les éléments du MOC excellent dans le phénomène d’insécurité sur le terrain.
Le troisième vol du véhicule du MOC par ses soldats a eu lieu avant-hier, mardi, à Gao. Un chauffeur du Mécanisme opérationnel de coordination a disparu avec un véhicule de police militaire après sa sortie du camp. Au moment où nous mettions sous presse, le véhicule n’est pas retrouvé et le chauffeur est toujours dans la nature.
Ce vol survient après d’autres dont cas celui d’un Colonel du même mouvement qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Cet Officier Supérieur a enlevé aussi un des véhicules dudit instrument de l’Accord.
Parallèlement à ces enlèvements de véhicules, des éléments ont été reconnus dans des opérations de braquages des motocyclistes dans le centre-ville de Gao. Avec à la clé des morts d’hommes.
Ces comportements rendent progressivement l’atmosphère sécuritaire délétère dans cette cité.
«Les éléments du MOC, ce sont des voleurs et des brigands réunis », qualifie un militaire malien en service à Gao.
De son côté, les populations avaient pressenti avant de dénoncer, il y a quelques semaines, ces combattants du MOC de créer une autre forme d’insécurité à travers la ville de Gao. Et, depuis, toutes les semaines, on découvre au moins un mort dans la ville de Gao. La dernière découverte date du début de cette semaine. Un jeune boutiquier a été froidement assassiné nuitamment. Les enquêtes sont en cours au niveau de la Gendarmerie de la ville.
Face à ce fléau, il a été décidé au niveau du haut commandement du MOC d’appliquer certaines mesures disciplinaires. Il s’agira, entre autres, la création d’une police militaire pour garder un œil sur les agissements des combattants ; la mise à disposition d’un numéro vert aux populations ; la réduction dans la circulation et l’identification expresse des véhicules du MOC et des sanctions exemplaires contre les contrevenants aux nouvelles règles.
Cependant, le Coordinateur du MOC, le Colonel Rhissa Ag Sidi Mohamed, avait souligné à nos confrères de Sahelien.com par rapport à ces mesures que : « ça n’a rien à voir avec les incidents qui se sont déroulés. Dans le camp militaire, il y a une telle police pour veiller sur sa bonne marche ».
Déjà, on commence à mettre en cause la crédibilité des combattants de la CMA au sein du MOC par rapport aux vols de véhicules et brigandages qui se répètent.
Quoi qu’il en soit, l’Etat, étant le premier garant de la sécurité des populations maliennes, doit intervenir pour circonscrire les agissements des soldats du MOC. Cela, avant qu’il soit trop tard.
Selon un observateur de la société civile du Mali, il urge d’élaborer des stratégies sécuritaires de commun accord avec le commandement du MOC tendant à mieux contrôler les combattants du Mécanisme et leurs comportements.
Oumar Diakité : LE COMBAT