Une centaine de personnes ont marché samedi dernier (26 septembre 2020) contre les violences basées sur le genre (VBG) suite à un appel à mobilisation dénommée « Marche blanche et silencieuse ». Hommes et femmes politiques, actrices de la société civile, activistes des droits des femmes… ont marché du Monument de l’Indépendance au Centre Aoua Kéita, en Commune III du district de Bamako. C’était à l’appel de l’Alliance contre les violences basées sur le genre.
Cette « Marche blanche et silencieuse » a été initiée alors que l’affaire Sidiki Diabaté, accusé de violences sur son ancienne compagne Mariam Sow dite Mamasita défraie la chronique. Vêtus de Blanc, les marcheurs brandissaient des slogans fustigeant les violences faites aux femmes. « Je refuse qu’on me brutalise », « Pas d’empathie pour le bourreau », « Je veux ma loi pour ma défense », « Stop aux VBG » …, pouvait-on lire sur les pancartes.
« Nous lançons un appel à tous les Maliens, femmes et hommes, de nous rejoindre afin de construire un Mali où tous les êtres sans distinction aucune vivent libres de toute violence ; où un être humain n’appartient pas à un autre ; où aucune personne ne peut être victime de séquestration, de sévices, de pratiques dégradantes et humiliantes », a déclaré Cheick Tidiane Diallo, porte-parole de l’Alliance contre les violences basées sur le genre.
« Nous comptons sur une saine distribution de la justice pour bâtir le nouveau Mali. Ce nouveau Mali que nous attendons tous, ce Mali juste, égalitaire, et sans violence physique, psychologique… », a déclaré une jeune dame.
« Aujourd’hui, on parle de violence conjugale et non de violence faite aux femmes. Nous demandons à chacun et à chacune d’être des relais de cette campagne de sensibilisation pour que plus jamais aucune femme ne meure sous les coups de son époux ou qu’aucun homme ne soit la victime des coups mortels de sa femme », a déclaré Mme Dicko Amina Dicko, présidente de l’Association Solidaris223 et de la commission d’organisation de cette « Marche blanche et silencieuse ». Et de poursuivre, « Nous devons tous œuvrer à donner également un foyer harmonieux à nos enfants, les préparer à ne pas être violent demain. Nous savons tous que les enfants qui grandissent dans un environnement de violence sont plus enclins à développer ce réflexe une fois adulte. Ce qui n’est pas dans son intérêt ni de celui de la société ».
« Merci à toutes et tous pour cette sortie massive pour dire non aux VBG… Aujourd’hui c’est Mamasita, mais demain ça peut être une sœur, une fille, une cousine, amie ou une connaissance… D’où la nécessité de nous donner la main pour mettre fin à ce fléau », a souhaité Mme Dicko. Pour certains marcheurs, l’affaire Sidiki Diabaté est « une opportunité en or pour inclure dans l’agenda politique la nécessité d’une lutte implacable contre les violences basées sur le genre au Mali ».
Rappelons que le 26 septembre 2019, la Fondation Héra de Me Tall Nadia Bioule avait lancé le programme de plaidoyer pour l’adoption de l’avant projet de loi sur les VGB au Mali. Une initiative salutaire qu’il faut maintenant booster par un militantisme engagé.
Aïssata Bâ