Depuis l’installation des organes de la transition, le prix des produits de première nécessité ne cesse de monter en flèche. Pire, l’inflation a pris des proportions jamais égalées de mémoire collective au Mali, tant elle est générale. Pour preuve, certains produits se vendent aujourd’hui au triple de leur prix normal dans nos marchés. Pourtant, un espoir avait jailli chez les consommateurs maliens avec les contrôles sur les marchés et dans les quartiers afin de détecter les commerçants qui n’appliquent pas les prix subventionnés. Mais, il s’est vite éteint. Le ministère en charge du Commerceet ses services centraux ont fini par baisser les bras. Pire, pour beaucoup de consommateurs, cette mesure initiée parle ministre de l’Industrie et du Commercen’a servi à rien, malgré les assurances du gouvernement de transition.
Un boulevard est ouvert à la dérive inflationniste, avec la détérioration du climat économique en lien avec les échanges commerciaux. Le ralentissement du commerce à cause de la crise du coronavirus s’ajoute à la réduction de la production du coton, la principale culture commerciale du pays. Selon des sources officielles, la production de coton au Mali est tombée l’année dernière à 147 000 tonnes avec une chute de 77% des superficies emblavées. Conséquence : la production de l’huile alimentaire chute, entraînant une flambée du prix du litre d’huile. Cela entraîne une inflation générale.
C’est dans ce contexte que le Front populaire contre la vie chère s’est de nouveau mobilisé pour arracher aux autorités des actions concrètes et rapides afin de freiner la montée des prix. À Bamako, une marche était prévue jeudi dernier contre la persistance de la cherté des prix des produits de première nécessité. C’est dire qu’il n’y a toujours pas d’amélioration concernant la flambée des prix des denrées de première nécessité. En plus de l’huile et de la viande, d’autres denrées prisées par les consommateurs connaissent également une hausse de prix.
Le gouvernement balance entre sanctions et négociations pour apaiser la situation. Cette crise des prix est un éternel recommencement au Mali depuis plus d’une année. On se rappelle, il y a plusieurs mois, que le front contre la vie chère avait entamé une grande mobilisation marquée par des sit-in, comme le cas du 22 juin 2021. Ce sit-in avait eu lieu devant la cité administrative pour attirer l’attention des autorités. À l’époque, un mémorandum avait été remis au Premier ministre Choguel Kokala Maïga.
Sortis nombreux, les manifestants avaient des paniers vides, des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: « non à l’augmentation des prix des denrées alimentaires », « Une transition réussie équivaut à une baisse du tarif des denrées alimentaires » ou encore « Nous avons faim ». Les manifestants affirmaient, entre autres, que la vie est devenue de plus en plus chère avec les nouvelles autorités. « Rien ne peut s’acheter, tout est devenu cher et nous, les femmes, nous souffrons trop et nos familles en subissent les conséquences », dénonçait une manifestante très remontée contre les autorités
Les responsables du Front Populaire Contre la Vie Chère estiment qu’il est inacceptable que les produits de première nécessité se vendent au triple de leur prix normal. En clair, c’est la transition qui est accusée d’avoir vidé le panier de la ménagère. Selon Mariam Koné, présidente du front, en première ligne, les femmes maliennes souffrent à cause de la cherté de la vie.
Zeïd KEÏTA LE COMBAT