Les Accords de Paix et la Réconciliation nationale: est-ce un dernier jugement avant liquidation ? En tout cas, ils se retrouvent piégés dans le ‘’carcan’’ kidalois. Les cartes sont en passe d’être rabattues au sein de la Communauté kidaloise. Mais, comment ? Le bourdon de la querelle entre deux clans se propage. La rivalité qui oppose les Imrad aux Iforas est devenue violente. Aujourd’hui, Kidal prie, pense et respire à travers cet antagonisme. ‘’Le Kidalite’’ est-ce un virus dont on ne guérit jamais?
L’épitaphe de la dernière bataille livrée dans Kidal : voilà une actualité qui risque bien de faire l’actualité. Kidal était devenu un brasier : les derniers affrontements violents et meurtriers entre le GATIA et la CMA. Tous les deux camps disent aimer Kidal, mais il faut croire que c’est un jeu à la façon dont un tableau pourrait aimer son cadre… Aucun des deux camps ne modélise à ce point les dizaines et les centaines de ses fidèles. Les courants et leurs injonctions se mêlent et se pénètrent au gré des émotions populaires, des rumeurs de l’actualité du jour. Et cette actualité fait que Kidal rentre dans une société de créanciers. C’est à dire que chacun dans les deux camps est un repli sur ses griefs, ses exigences, ses ‘’droits acquis’’. N’avons-nous pas dit que l’égalité entre les citoyens Touaregs est réclamée ? Une guerre des respects est engagée. C’est fini : il faut croire que la réalité sera pessimiste…
Kidal, c’est l’affaire qui n’en finit pas… !
On a beau raconter le malheur de cette ville de Kidal, certains disent: Kidal, nid de vipères… ; raconter la répétition de ces petites lenteurs mises dans le processus de mise en œuvre des Accords de Paix, on est saisi d’une rage sans nom devant ce spécial de Kidal, esseulé. La CMA, après avoir ‘’pacifié’’ la ville qu’elle contrôle désormais, va devoir ‘’négocier’’ avec les autres. La trêve où on ‘’laissait les couteaux au vestiaire’’ pour aborder la délicate période de la mise en place des Autorités intérimaires (piégés dans un calendrier ?) a vécu. Peut-on organiser une cogestion des responsabilités de gestion dans la ville ? L’épreuve du sang versé entre les deux camps. Tout cela était logiquement pensé. En oublierait-on que des occasions existaient et qu’on n’a pas saisi ? Sauf à rater les marches de Niamey. Les Maliens ont-ils cette impression d’avoir perdu Kidal ? Nous citerons l’ancienne Ministre du Président Valery Giscard d’Estaing «l’opposition entre l’avenir et le passé est absurde. L’avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien. C’est nous qui, pour le construire, devons tout lui donner, lui donner notre vie elle-même (…) de tous les besoins de l’âme humaine, il n’y en a pas de plus vital que le passé». Les hommes rentent, dit encore un Flush des Coulanges, dans leur cœur qu’ils sont un même Peuple lorsqu’ils ont une communauté d’idées, d’intérêts, d’affections, de souvenirs et d’espérances. Voilà ce qui fait la patrie. Le paradoxe est là : Certains feront leur miel dans cette nième crise… Et, Kidal restera encore un marronnier de la presse nationale dans les années à venir.
KONE : LE COMBAT