Alors qu’elle a été jusque dans les années 1980 l’un des antipaludéens les plus largement prescrits, la chloroquine est de moins en moins recommandée en raison du développement de « souches résistantes », d’abord en Asie, puis en Afrique et dans les Amériques. Elle est tombée en désuétude au profit notamment de traitements à base d’Artémisinine (CTA).
En Afrique, la chloroquine a toujours eu la réputation (tort, selon ses défenseurs) être particulièrement toxique. Il est vrai que, dans les années 1970, elle a été souvent utilisée dans des suicides ou des avortements. Elle a également des effets toxiques connus sur la rétine, en particulier dans des traitements de longue durée.
Tous les antipaludiques sont toxiques, disent des praticiens, mais la quinine et la chloroquinine sont la première cause (et la plus grave d’empoisonnement parmi eux. Selon ses sources, une seule surdose importante peut être mortelle. Elle est souvent utilisée pour des suicides voire des avortements clandestins, particulièrement en Afrique et en France.
La nocivité est généralement liée au dosage. Dans une étude écossaise, 64 % des surdoses provenaient de confusion de prescriptions au sein de la famille et, dans 36 % des cas, le patient avait dépassé la dose prescrite. Les effets cardiovasculaires sont relativement fréquents et potentiellement graves. Ils sont triples : la chloroquine est stabilisatrice de membrane, inotrope négative directe et vasodilatatrice artérielle directe. Ce qui se traduit par des troubles du rythme cardiaque, des troubles de la conduction cardiaque, des myocardiopathies voire des chocs vasoplégiques (la vasoplégie est la suppression du tonus des parois vasculaires, une hypotension avec perturbations électro-cardiographiques…
Certains praticiens disent aussi que la chloroquine peut affecter le système cérébrospinal avec des maux de tête courants, mais légers et transitoires, etc.
M.B