Dans une vidéo de deux minutes trente-cinq secondes, enregistrée le mercredi 16 décembre 2020, le chef d’État-major de la milice Dogon Danna Ambassagou, Youssouf Toloba, menace le gouvernement du Mali de rejoindre les groupes djihadistes ou l’Azawab. Il reproche à l’État central d’avoir abandonné le pays dogon.
Dans cet enregistrement audiovisuel, largement partagé sur les réseaux sociaux, Youssouf Toloba explique les raisons de ce choix. « Je salue le peuple malien que je demande d’abord de me pardonner. Nous avons suffisamment supporté. Nous pensons que le Mali a échoué. Mais, le Mali n’a pas échoué hein, ils ont fait sciemment pour qu’il échoue afin de livrer le pays dogon aux djihadistes », explique ce chef de milice vêtu en tenue de chasseur. « Rejoindre les mouvements de l’Azawad est devenu une impérative pour les troupes de la milice Danna Amabassagou», a-t-il poursuivi.
« Je vous demande de faire parvenir ce message au Président de la Transition, Bah N’Daw. Nous n’allons pas rester les bras croisés pour que nos ennemis viennent nous exterminer tous. Nous avons pris les armes pour soutenir l’État, mais cet État même a décidé de nous abandonner en cédant cette partie du pays aux djihadistes », accuse Youssouf Toloba. Avant de lancer un ultimatum aux autorités maliennes, « j’attends une réponse de la part de l’État central d’ici le 20 décembre. Qu’il nous confirme s’il a décidé de livrer cette partie du pays aux djihadistes ou pas. Si jamais les militaires ne retournent pas à Bankass d’ici cette date, je vais me confier aux djihadistes ou à l’Azawad. »
Le chef de la milice dogon Danna Ambassagou reproche à l’armée malienne d’avoir abandonné les populations du cercle de Bankass depuis l’attaque contre le village Sokoura. « Les militaires sont partis avec tout leur arsenal. Ils ont abandonné tout un cercle entier », déplore ce chef milice Dozo dans cet enregistrement, ajoutant qu’ils ne sont pas d’accord avec l’abandon de Bankass par l’armée malienne.
Les positions de l’armée malienne à Sokoura, dans le cercle de Bankass, près de la frontière du Burkina Faso ont fait l’objet d’une attaque le 13 octobre 2020 par des hommes armés inconnus faisant 12 morts et deux véhicules de l’armée détruits.
Ce message est-il l’expression d’un réel mécontentement ou une simple menace ?
Bourama Kéïta