Goodluck Jonathan, médiateur de la CEDEAO sur la crise sociopolitique du Mali est arrivé hier mercredi 23 septembre 2020 à Bamako pour une visite de deux jours. Sa mission intervient quarante-huit heures après la désignation de M. Bah N’Daw comme Président de la transition et Assimi Goïta, Vice-président, afin de lever les sanctions de la CEDEAO contre le Mali.
Suite à la rencontre lors du mini sommet entre les Chefs d’’États et du Gouvernement de la CEDEAO et les militaires du Comité National du Salut du Peuple (CNSP) tenu à Accra au Ghana, du mardi 15 septembre 2020, qui avaient porté sur la future transition malienne.
À l’’issue des travaux des concertations nationales, une ‘’ Charte de la transition ‘’ a été adoptée par les forces vives de la Nation. Cette charte fixe la durée de la transition à 18 mois par un Président et Vice-président, qui seront désignés par le CNSP. Ces recommandations avaient été rejetées par le mouvement contestataire du M5-RFP accusant la junte d’’avoir manipulé les résultats des assises en sa faveur.
Ainsi, lors du mini sommet, la CEDEAO avait conditionné la levée des sanctions par la mise en œœuvre de la nomination d’’un Président et Vice-président civil, entre autres.
Cette présente visite du médiateur de la CEDEAO, Good Luck Jonathan de trois jours a pour but d’’évaluer le processus de transition du pouvoir au Mali. Aussi, elle intervient au lendemain de l’’ultimatum lancé par la CEDEAO au CNSP qui était la nomination d’’un Président et Premier ministre civils pour diriger cette transition. Cependant, le collège mis en place par la junte a désigné Bah N’Daw, militaire à la retraite comme Président de la transition avec le Colonel Assimi Goïta, Président du CNSP comme Vice-président. Toutefois le Premier ministre n’’a pas encore été choisi.
Alors que le processus de nomination du Président et Vice-président de la transition est dénoncé par des responsables du M5-RFP et de la majorité sortante. Le mouvement contestataire du M5-RFP et des responsables de la majorité sortante réclame n’’avoir pas été représenté au sein du collège, contrairement aux informations fournies par le Président du CNSP, Colonel Assimi Goïta.
Aussi, le mouvement du 5 juin dit attendre la réponse à sa demande d’’éclaircissements relative aux versions finales consolidées de la charte et de la feuille de route de la Transition, ainsi qu’’aux modalités de composition et de délibération du collège annoncé.
Les Maliens estiment que les sanctions de la CEDEAO seront levées à l’’issue de cette visite du médiateur Goodluck Jonathan.
Avant-hier, lors des festivités de commémoration de la date anniversaire du Mali, le Colonel Assimi Goïta, Président du CNSP a déclaré : « nous avons accepté les principes de la CEDEAO. Je pense que dans les jours à venir la CEDEAO doit enlever ces sanctions pour le bonheur de la population malienne ».
Plusieurs pays et grandes personnalités ont salué la nomination du Colonel-major à la retraite Bah N’Daw au poste de Président de transition, dont le Président français Emmanuel Macron, celui des États-Unis, Donal Trump, ainsi que le Secrétaire d’’État américain Marc Pompeo. Cette nomination apparait pour plusieurs observateurs de la scène politique comme un grand pas vers la sortie de crise malienne.
À cette occasion, le Secrétaire d’’État américain a adressé ses félicitations à l’’État ouest-africain : « au nom du gouvernement des États-Unis et du peuple américain, je félicite le peuple malien à l’’occasion du 60e anniversaire de son indépendance », a indiqué Marc Pompeo dans une déclaration. Il a ensuite indiqué que nous réfléchissons aux aspirations de tous les Maliens pour un avenir meilleur. À l’en croire, les États-Unis continuent de soutenir le peuple malien dans sa quête de sécurité, de stabilité et de prospérité.
« Nous nous engageons à travailler avec les parties prenantes maliennes et les partenaires régionaux et internationaux pour garantir que toutes les parties rejettent la violence et que le Mali parvienne à la règle démocratique et constitutionnelle, et à la bonne gouvernance à laquelle ses citoyens aspirent », a-t-il ajouté.
« Il faut maintenant au plus vite mettre en place un gouvernement civil et organiser des élections », a déclaré Emmanuel Macron, à l’’occasion de l’’assemblée générale des Nations unies. Le Président de la France a aussi souligné que « la démocratie et la lutte contre le terrorisme vont de pair ».
Donal Trump a pour sa part, indiqué que : « le pays peut également compter sur son soutien en matière de sécurité ».
Aïssétou Cissé