La transition malienne censée porter l’espoir d’un mali nouveau fait couler actuellement beaucoup d’encre et de salive. Une distanciation imprévue se constate entre les acteurs dont la cohésion et les efforts conjugués ont fait partir le régime d’IBK.
Toutes les forces en expectative ont les yeux braqués sur la constitution du Conseil national. Le M5 réclame une part belle dans la composition de cet organe. J’ai déjà dit que je ne suis pas un fan de la lettre « M » et sa numérotation. Mais, force-nous est de reconnaître que les revendications affichées par le M5 pour tirer sur le régime étaient conformes aux aspirations profondes du peuple malien pourtant allergique à une certaine façon de faire la politique. Même si le souci de se redorer le blason est fondamental dans le comportement de certains, le mouvement M5 est une force patriotique, une force de changement. Étant donné qu’il a objectivement reflété les aspirations profondes du peuple malien, et qu’il a joué un rôle déterminant dans l’avènement du changement, il est anormal que le CNSP qui n’a fait que parachever l’œuvre, fasse cause séparée. Étant donné que le Conseil National doit jeter les bases du Mali nouveau en initiant les réformes et la refondation nécessaires, le M5 est incontournable. La part belle qu’il réclame dans la composition du Conseil National lui revient légitimement. Si les nouvelles autorités se laissent influencer par ceux qui craignent la lumière et qu’elles s’activent à désigner arbitrairement et souverainement les membres du Conseil (comme elles l’ont fait pour le Gouvernement), elles se rendront coupables d’une grave déviation du combat du peuple. J’espère qu’on n’en arrivera pas là. Au lieu de s’occuper de politique, les militaires doivent focaliser leurs efforts sur la défense et la sécurité. C’est à ce titre qu’ils garderont l’estime du peuple. J’en veux pour preuve la descente des forces spéciales dirigées par le Colonel Assimi GOITA à Farabougou qui a rehaussé la cote de l’Armée. Si les Maliens surmontent les divisions et les fractures ; si nous nous unissons derrière notre armée, nous vaincrons sur toute la ligne. J’anticipe sur un tout autre plan en demandant à la France de laisser notre armée se mouvoir librement pour accomplir son devoir régalien. Ce que je dis, ça n’engage que moi.
Que Dieu sauve le Mali !
Elhadj Drissa DOUMBIA
Écrivain domicilié à Yirimadio
BAMAKO