vendredi 29 mars 2024
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Terrorisme au Sahel : Un 4e groupe s’ajoute aux bourreaux de la zone

C’est à peine que les traditionnels groupes terroristes, répondant aux noms d’Ansar Eddine, Al Mourabitoune et la Katiba Macina, ont annoncé leur unification qu’un nouveau donne de la voix dans les méandres de la zone frontalière entre le Mali et le Burkina Faso. Il s’agit du groupe Ansarul Islam, apparu en décembre 2016, et visiblement résolu à frapper de part et d’autre de la frontière. Dirigé par l’Imam Ibrahim Dicko, ce nouveau né aux longues dents a fait des localités maliennes de Douna et Selba ses bases arrières, mais ses combattants apparaissent aussi régulièrement dans la Province de Soum, au Burkina.

 

La naissance de ce nouveau groupe terroriste constitue pour le Mali le prix à payer pour sa libération en 2015 des djihadistes arrêtés en 2013 par l’Opération Serval. Puisque c’est à cette occasion que celui qui se retrouvera fondateur du groupe Ansarul Islam a recouvré la liberté pour entreprendre ses prédications radicales.

Né vers 1970, Ibrahim Dicko est un Peulh de nationalité burkinabé, originaire de la Commune de Soboulé, dans le Nord du pays des Hommes intègres, près de la frontière malienne. Dès sa sortie de prison à Bamako, il regagne Djibo, au Burkina Faso, où il fonda l’Association islamique Al Irchad tout en distillant ses idées radicales à la mosquée et sur une radio locale. Une partie de ses fidèles se désolidarise rapidement, effrayée par son discours extrémiste, mais d’autres le suivent, formant un petit groupe armé qui prend le maquis dès décembre 2016.
Lié au Prédicateur radical de la Katiba de Macina, Hamadoun Koufa, Ibrahim Malam Dicko partagerait son ambition de récréer un grand Royaume peulh dans la Région. Cet Imam est également proche des combattants de l’ex-Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO). Celui qui se dit « Commandeur des Croyants » et « Guide d’Ansarul Islam » pourrait, donc, être à la tête de la branche burkinabé d’Ansar Dine.

Cet obscur prédicateur radical, un serpent venimeux comme seuls savent en produire les sables du désert, un terroriste de la pire espèce qui n’hésiterait pas à retourner son fusil contre sa patrie et à s’exporter dans d’autres pays, a été à l’origine de l’attaque meurtrière perpétrée, le dimanche dernier, contre l’armée malienne à Boulikessi, près de la frontière burkinabé.  Le bilan fait état de 11 morts et quatre blessés au sein des FAMA dont certains éléments se seraient réfugiés de l’autre côté de la frontière, en territoire burkinabè, pour échapper aux feux nourris des Hommes de Malam Dicko. Malam Dicko, certainement grisé par ses exploits au Burkina Faso, cet illuminé, visiblement en mal de publicité et de reconnaissance internationale, semble avoir décidé d’étendre sa zone d’influence au-delà de son pays, pour mieux faire parler de lui. Et, en la matière, l’on ne peut pas dire qu’il n’a pas réussi.

Pour rappel, le 1er janvier dernier, les Hommes de Dicko ont mené une expédition punitive contre deux anciens membres des leurs. Ayant pris leurs distances du groupe radicalisé, ils constituaient des informateurs potentiels auprès des autorités burkinabèLe premier, un Imam de Tangomayel, a été abattu par des hommes armés en début de soirée. Selon nos confrères de RFI, il avait tenté de convaincre certains jeunes d’abandonner le groupe d’Ibrahim Dicko. Le second renégat, lui, a été grièvement blessé. Depuis, le groupe menace de représailles contre tous ceux qui collaboreraient avec les forces de sécurité contre lui. Pourvu qu’il ne se rallie pas lui aussi à la coalition «Jamaât Nasr Al islam Wa Al mouminin» pour faire davantage mal aux FAMA déjà trop décimées.

Katito WADADA : LE COMBAT

Rédaction

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