Pour se faire mieux connaitre, l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (APDP) a saisi l’occasion de son premier anniversaire pour convier les journalistes à un déjeuner de presse.
Il y a un an le Premier Ministre lançait les activités de l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (APDP). C’était en présence des premiers Responsables d’autorités sœurs du Burkina, du Sénégal, du Représentant de la Commission nationale des données personnelles du Maroc et plusieurs autres partenaires. Cette structure témoigne de l’attachement des plus hautes autorités aux principes de respect de la dignité humaine, d’inviolabilité de la personne physique comme indiqué dans la déclaration universelle des Droits de l’Homme et dans la constitution du Mali. Cette date marque, selon le Président de l’APDP, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara, le prologue au Mali, de la croisade contre toutes formes de transgressions de la loi en matière de protection à caractère personnelles… ». En ce XXIème siècle, ère du numérique, les données personnelles sont de plus en plus exposées. Leurs utilisations par des tiers échappent la plupart du temps aux propriétaires. Dès lors « s’impose l’impérieuse nécessité d’assurer aux multiples usagers du numérique, une protection optimale contre cette prédation se nourrissant de l’appât du gain » a dit Oumar Ag Mohamed Ibrahim Haïdara. La mission pour l’APDP qui veut saluer les services de la presse c’est de persuader l’ensemble des utilisateurs du bien-fondé de la protection des informations nominatives, à travers des séances d’information, de sensibilisation à grande échelle et l’éducation au numérique, afin de garantir l’accès des populations aux technologies de l’information et de la communication dans le respect de la loi.
Mais, pour mener à bien ses missions, l’APDP sollicite des plus autres autorités de lever certaines contraintes imposées par la loi : seulement deux sessions ordinaires toute l’année et le manque de financement. Selon son Président, si l’on tient compte du fait que l’autorité ne peut délibérer qu’en session plénière, la disposition en vigueur se «révèle inopérante, pourtant préjudiciable aux structures en attente d’autorisation nécessaire à la mise en œuvre de leurs traitements au profit de leurs partenaires». Malgré ces contraintes, la structure, selon son Président, n’a fait «l’économie d’aucun effort» pour atteindre ses objectifs.
Côté bilan, en plus des rencontres d’information et de sensibilisation organisées à l’intention d’environ 200 structures du secteur étatique et privé ainsi 35 organes de presse, « l’APDP a, à ce jour traité environ une trentaine de dossiers dont deux plaintes contre trois sociétés de la place. Elle a également assisté autant d’entreprises dans le processus de mise en conformité de leurs traitements ou/et de leurs déclarations». Elle a aussi, sur demande du Ministère de la Justice, donné son avis sur le projet de loi portant répression de la cybercriminalité au Mali. Membre fondateur du réseau africain des autorités de protection des données personnelles en 2016 et membre de l’association francophone des autorités de protection des données personnelles, l’APDP entend, dans les jours à-venir, prendre à bras le corps la problématique relative aux régularisations, aux autorisations en ce qui concerne les traitements, notamment la vidéosurveillance mise, en œuvre par de nombreuses structures en déphasage avec la législation en vigueur. Des contrôles sont annoncés pour que force reste à la loi.
Mohamed Dagnoko : LE COMBAT