jeudi 18 avril 2024
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Soumeylou Boubèye Maïga avec l’impératif de la régionalisation: « L’État doit donner plus de pouvoirs s’il veut garder le Pouvoir !»

L’Alliance pour la Solidarité au Mali-Convergence des Forces Patriotiques (ASMA-ACP) a organisé, le samedi 24 août 2019, à l’Hôtel Radisson Blue  de Bamako, une journée de réflexion sur le dialogue politique inclusif en préparation par le Triumvirat. La rencontre qui a réuni les militants et sympathisants dudit parti a été meublée par trois thèmes : Réformes politiques et institutionnelles, Régionalisation et Gouvernance territoriale et les Enjeux géopolitiques et la crise au Sahel et en Afrique.

À l’ouverture de la journée de réflexion, sur le dialogue politique inclusif, organisé par le parti ASMA-ACP (L’Alliance pour la Solidarité au Mali-Convergence des Forces Patriotiques), sous l’égide de son président, l’ancien Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, plusieurs militants et sympathisants ont pris massivement part à cette rencontre d’échange.

Le Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga a fait savoir que cette journée de réflexion sur le dialogue politique inclusif était un moment d’échanges non seulement entre les membres du parti ASMA-ACP, mais aussi les différents citoyens du pays. «Les échéances que nous préparons intéressent l’ensemble de tous les citoyens », souligne Soumeylou Boubèye Maïga ajoutant que lui et son parti « participeront à ce dialogue sans préalable ni condition ». Parce que, rappela-t-il, qu’au lendemain de l’élection présidentielle 2018, tout le monde avait reconnu qu’il y avait un déficit de consensus et de confiance entre les uns et les autres. Ce qui nécessitait la mise en place d’un cadre pouvant permettre de se parler pour construire un consensus nécessaire sur les grandes questions du pays conformément aux principes démocratiques.

À cette rencontre d’échange, trois thèmes ont été présentés par d’éminentes personnalités pour la circonstance. Il s’agit, respectivement, des Réformes politiques et institutionnelles présentées par Mohamed Traoré, la Régionalisation et Gouvernance territoriale, présentée par l’ancien Ministre Ousmane Sy   et les Enjeux géopolitiques et la crise au Sahel et en Afrique part l’ancien Premier Ministre et Président du parti ASMA-ACP, Soumeylou Boubèye Maïga.

Sur le premier thème concernant les Réformes politiques et institutionnelles, présentées par Mohamed Traoré, il a été question des Institutions de la République, nommant le Président de la République, le Gouvernement, le Parlement. Puis, il y a eu le contrôle de l’Action gouvernementale, l’Accord pour la paix et la réconciliation, les partis politiques et le mode scrutin, le découpage territorial entre autres qui ont été les points saillants sur lesquels les débats ont porté.

Ensuite, pour le deuxième thème sur régionalisation et la gouvernance territoriale, Ousmane Sy, ancien Ministre de l’Administration Territoriale, a souligné l’impérieuse nécessité de décentraliser réellement le pays. À l’en croire, le fonctionnement actuel de l’Administration prouve que la gestion du pays est centralisée. « Pour l’ancien Premier Ministre, les territoires sont en train de mourir. La régionalisation impose des modalités, fait coopérer les différentes échelles du territoire », affirme Ousmane Sy. Celui-ci relève que le cœur des problèmes au Centre du pays c’est autour des ressources naturelles. «La seule réponse à la question de sécurité, ajouta le Ministre, c’est de mettre en place les postes de police de proximité».

De son côté, en présentant le troisième thème sur les enjeux géopolitiques et la crise au Sahel et en Afrique, l’ancien Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga a mis l’accent sur la disproportion entre la superficie du pays, particulièrement les Régions du Nord par rapport à la faible densité humaine. Il a clairement établi que la question du développement s’accompagne du nombre des Habitants. Ce qui, malheureusement, aurait contribué à un abandon presque certaines Régions à la taille d’un pays. L’absence de l’Administration a transformé ces zones en lieu de trafic et de banditisme de tous genres. Jusqu’en juin 2019 dernier, 581 activités terroristes ont été signalées dans le Sahel. Ces activités se regroupent en 3 catégories : les terroristes, les milices d’autodéfense et le gangstérisme régional. Il a relevé que 5 Régions du Nord représentent 808.000 km² et sont occupées par  moins de 10% de la population. Ces Régions, selon l’ancien PM, constituent une zone d’économie grise, non formelle et sont des espaces de trafic et de conflictualité naturelle. C’est pour cette raison qu’il souhaite que « L’État doit donner plus de pouvoirs s’il veut garder le Pouvoir », et d’ajouter que «le terrorisme a prospéré parce que l’Administration a terrorisé les communautés ».

Revenant sur les menaces au plan sécuritaire, Soumeylou Boubèye Maïga a expliqué que la raison de la présence des forces étrangères au Mali n’est autre que celle de protéger leurs pays de loin. Car, dit-il qu’il est établi que les attentats du 11 septembre aux États unis sont préparés dans la bande sahélienne  qui constitue une passerelle pour les terroristes de tous genres. Malheureusement, martela-t-il, les associations religieuses qui ont participé aux printemps arabes  veulent aujourd’hui  jouer les jeux politiques. C’est pourquoi aujourd’hui la menace sécuritaire n’est plus qu’au Sahel, mais dans la Sous-région. Et, pour y faire face, l’ancien Premier Ministre suggère «de faire de la CEDEAO un espace commun de développement » en proposant une approche globale dans cette lutte.

K. Komi LE COMBAT

Djibril Coulibaly

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