Pour le président soudanais, la guerre au Darfour est « terminée ». Cette région de l’ouest du pays est déchirée par les combats depuis près de 15 ans. Mais pour Omar el-Béchir, il est temps de fermer les camps de déplacés. Près de 3 millions de personnes au Darfour ont encore besoin d’une aide humanitaire, selon l’ONU. Parmi ces déplacés, 1,5 million de personnes vivent dans une soixantaine de camps à l’ouest du Soudan. Une proportion importante pour un territoire grand comme la France.
Pour les représentants du bureau des Nations unies pour les Affaires humanitaires, malgré les déclarations du président soudanais, « Le manque d’infrastructures, ajouté à l’insécurité continuent d’empêcher des déplacés de revenir dans leurs régions d’origine ». Les organisations de défense des droits de l’homme contestent aussi la fin de la guerre même si l’intensité des combats diminue.
Les Nations unies ont d’ailleurs déjà réduit la mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour, la Minuad, à cause justement de cette toute relative accalmie. Depuis 2003, le Darfour est en proie à des combats qui ont fait plus de 300 000 morts. Ce conflit vaut au président soudanais d’être visé par deux mandats d’arrêt internationaux.
Selon Omar el-Béchir, qui critique régulièrement l’aide humanitaire, les camps de déplacés sont devenus une affaire d’argent pour les ONG étrangères. Le président soudanais a déclaré que les ONG « investissent dans la souffrance du peuple soudanais et font des affaires au nom de l’aide aux déplacés ». En 2009, le président Béchir avait déjà fait expulser plusieurs ONG opérant au Darfour.
rfi