Il a fallu moins de quarante-huit heures (48h) au président de la République de multiplier les rencontres afin de trouver une solution au problème du pays. Hier, au CICB, il a demandé application immédiate de l’article 39 du statut personnel des enseignants, et propose un gouvernement d’union nationale pour la sortie de crise politique. Cependant, il a fallu le bousculer pour avoir au moins l’attention peuple.
Après la marche du 5 juin dernier, les choses semblent avoir un peu bougé. Ainsi depuis, le dimanche 14 juin dernier, le président de la République n’a plus le sommeil, il multiplie les rencontres d’ici et là pour trouver une solution. Toutefois, s’il avait commencé cela plutôt, serons-nous arrivés à ce point ? C’est pourquoi nous disons que : est-ce que c’est difficile ? Généralement, au Mali les problèmes concernant la gestion de l’État ne se résolvent pas sans une sortie musclée. Pour rappel, la marche contre l’instauration de l’Éducation sexuelle avait suscité d’énormes vagues d’ébullition sociale. Là aussi, c’est le peuple qui est sorti dans la rue pour demander son annulation. Puis, il y a eu l’affaire des logements sociaux au temps ATT. Encore, il a fallu que le peuple bouscule les autorités. On se demande ainsi la raison pour laquelle les autorités n’agissent pas pour l’intérêt du peuple sauf quand ce dernier montre ses muscles. Si ce n’est pas le mouvement du 5 juin dernier, le président aurait-il pris la parole ? Il faut toujours des grognes sociales pour faire trembler le régime au Mali, lorsque certains de ces problèmes peuvent être résolus sans arriver à cela. Hélas, on dirait que les autorités en place aiment voir des agissements pour comprendre que réellement le peuple les suit dans la gestion des ressources humaines et matérielles du pays. Grâce au mouvement, les écoles publiques pourraient rouvrir dans les jours à venir, et les enfants vont pouvoir retourner dans les classes. Malgré le caractère de la demande du mouvement, il aura servi à amener le président de la République à montrer que c’est lui le président, mais en travaillant. Après la marche du vendredi prochain quel serait le sort réserve au M5-RFP ? Va-t-il continuer à agir de la sorte ou va-t-il faire partir le pouvoir suprême ? Pour l’heure, rien n’est de cela d’abord. En tout cas, le mouvement s’est montré au grand jour.
Lansine Coulibaly