Cadre d’épanouissement de la jeunesse citadine à l’origine, le Carrefour des jeunes est en passe devenir une jungle où le sexe, l’alcool et la drogue tiennent la dragée haute aux activités ludiques, éducatives ou saines. Il y a péril en la demeure.
Espace de divertissement devenu la risée du monde, le Carrefour des jeunes de Bamako qui devait en principe se hisser comme un lieu de socialisation, d’animation et de développement du public jeune bat tous les records en matière de dépravation des mœurs à Bamako.
Situé au cœur de la capitale malienne, le Carrefour des jeunes devait être un lieu de rencontre et d’éducation pour des jeunes. Il est aujourd’hui un lieu de dépravation des mœurs.
Le coin bar, situé au premier étage, est devenu un espace de beuverie mémorable. Même les sachets plastiques contenant de la liqueur frelatée y sont vendus au vu et au su de tout le monde. La bagarre est omniprésente. Comment comprendre que cette structure dédiée à la jeunesse arrive à se métamorphoser en devenant un lieu de non droit ?
Un doigt accusateur est pointé en premier lieu sur la directrice des lieux. Elle est la personne censée donner des consignes de réglementation au gérant pour préserver les jeunes. Hélas !
Sur ce coup Mme Djénébou Sanogo, car c’est d’elle qu’il s’agit, commet une faute lourde de gestion de la chose publique. Il est grand temps que les sanctions tombent. Le ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne doit prendre la pleine mesure du danger et ses responsabilités en vue d’une meilleure gestion du Carrefour des jeunes de Bamako.
Les grandes vacances pointent à l’horizon. La terrasse est sale et mériterait d’avoir son coup de neuf. Les toilettes sont impraticables à cause de l’odeur nauséabonde qui s’y dégage. Toutes choses qui mettent en exergue l’incompétence de l’équipe en place.
Chambres de passe…
D’ailleurs, un ancien du Carrefour sous l’effet de la colère balance : « Djénébou Sanogo ferait mieux d’aller entrainer une équipe de basket-ball. Au Carrefour des jeunes, elle n’est point à la hauteur. Si les citoyens doutent chacun est libre d’aller y faire le constat. Il est intolérable que les jeunes fument de l’herbe dans l’enceinte du carrefour des jeunes. Un autre lieu ferait leur affaire ».
Nous apprenons aussi que ces derniers temps un autre phénomène vient de se greffer à cette gestion chaotique de l’espace. Il s’agit de la présence des professionnelles du sexe. Quelle image le Carrefour renvoie aux Maliens de la sorte ?
Depuis l’indépendance, le Carrefour des jeunes n’est tombé aussi plus bas à ce point. Voilà pourquoi lors de la célébration du prochain anniversaire de la disparition de Bob Marley, l’Association des rastas du Mali, révulsée par la dégringolade morale de l’espace, aurait délocalisé la fête au Musée national.
Nous y reviendrons !
D. Kéita LE SURSAUT