lundi 9 décembre 2024
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SECTEUR PRIVE ET DEVELOPPEMENT DU CONTINENT : Le secteur privé africain fournit environ 70% de la production et des investissements et génère 90% des emplois

Confrontés à l’insuffisance des fonds publics, de nombreux pays en développement privilégient les modalités de financement qui s’appuient sur les ressources du secteur privé pour multiplier la contribution des ressources existantes. Dans ce contexte, les partenariats public-privé ont commencé à jouer un rôle prépondérant dans le financement du développement. Ces pays en développement ont ainsi enregistré ces dix dernières années une augmentation considérable du montant des ressources investies par le privé dans ce type de partenariats. Le secteur privé africain fournit environ 70% de la production et des investissements et génère 90% des emplois sur le continent. Tout cela démontre que le développement du continent passe par une valorisation de son secteur privé, surtout industriel.

Selon un rapport de la Banque mondiale, les Partenariats-Publics-Privés (PPP) sont de plus en plus utilisés comme mode de financement alternatif, en particulier pour financer l’infrastructure qui est l’une des principales priorités de développement de l’Afrique. Ainsi, l’Agenda 2063 vise notamment à établir une infrastructure d’intégration de stature internationale qui desservirait l’ensemble du continent. Pour atteindre cet objectif, les États membres de l’Union africaine se sont engagés à prendre une série de mesures destinées à développer les infrastructures des transports, de l’énergie et des technologies de l’information et des communications. Ils se sont dits déterminés à mobiliser les ressources de l’Afrique afin de financer le développement des infrastructures. Les PPP sont considérés comme une solution prometteuse pour attirer les investisseurs privés requis à cette fin.
D’après la base de données de la Banque mondiale sur la participation privée aux infrastructures, le nombre de PPP axés sur le développement des infrastructures est en hausse en Afrique et représente environ 10 % de la valeur totale de ces partenariats à l’échelle mondiale. Le tout pour une valeur de 235 milliards de dollars.
Pour la Banque mondiale, bien que la valeur totale des investissements nationaux s’inscrivant dans des PPP varie considérablement d’un pays africain à l’autre, la répartition sectorielle semble en général être assez homogène. Ainsi, dans la plupart des pays, le secteur des télécommunications arrive en tête, avec 68 % des investissements d’infrastructures, suivi par le secteur de l’énergie avec 21 % et par le secteur des transports avec 10 %. Dans la majorité des pays, c’est le secteur de l’eau et de l’assainissement qui enregistre la valeur totale des investissements la moins élevée, soit 1 %.
Récemment, les pays du nord et pays du sud sont parvenus à un accord sur le financement du développement. Dans cet accord, il est souhaité aux Etats africains d’insister sur la nécessité de mobiliser d’autres acteurs que les Etats pour couvrir les besoins des pays en développement. Il importe aussi de souligner que les politiques publiques ont reconnu la place du secteur privé dans l’émergence du continent. Durant les deux décennies passées, le secteur privé africain a eu une contribution essentielle aux bonnes performances macroéconomiques enregistrées sur le continent et marquées par un taux moyen de croissance de 5%. En effet, le secteur privé fournit aujourd’hui plus de 70% de la production et des investissements et génère 90% des emplois sur le continent.
Les modèles de croissance en Afrique posent des défis pressants au nombre desquels la diversification des sources de la croissance, l’inclusion sociale et le développement durable.
Aujourd’hui, il est clairement établit que l’émergence d’un secteur privé dynamique reste indispensable pour relever les défis auxquels fait face le continent africain. Et, les banques de développement peuvent jouer un rôle de tiers de confiance dans ce face-à-face compliqué entre privé et public.
L’Afrique peut et doit tirer un meilleur parti de son secteur privé en réunissant et en consolidant les conditions de la paix, de la promotion de l’Etat de droit, de la stabilité de l’environnement macroéconomique, du développement des infrastructures, du renforcement de la capacité des acteurs privés, de la garantie de l’accès aux services financiers ainsi que de l’approfondissement de l’intégration régionale afin de pallier à l’étroitesse des marchés nationaux.
Ici, au Mali, les plus hautes autorités ont compris cela et leur vision s’est traduite par la création d’un département ministériel en charge du grand secteur privé malien et de la Promotion de l’investissement.
Alors, vivement le temps de l’Afrique et celui de son secteur privé, dynamique ouvert sur le monde et assumant sa mission de développement économique et de progrès social du continent.
Dieudonné Tembely
tembely@journalinfosept.com lecombat.fr

Djibril Coulibaly

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