vendredi 22 novembre 2024
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RETROSPECTIVE : Discours prononcé par Modibo Keita au Stade Mamadou Konaté après l’arrestation de Fily Dabo Sissoko, Kassoum Touré et Hamadoun Dicko le 28 juillet 1962 (2ème partie)

« Camarades, l’objet de cette réunion, c’est pour dérouler devant vous le film des évènements que notre capitale a connus. Et bien, je dois vous dire que sans la vigilance de la Direction du Parti et de nos forces de sécurité, ce film ne serait seulement le film de Bamako, mais il serait, hélas, le film de toute la République du Mali.
En effet, ce n’est pas seulement vendredi dernier, vendredi 20 juillet, que les incidents devaient éclater à Bamako. Nous les avons devancés par l’arrestation d’un de leurs instruments, Kassoum Touré, et cela a suffi pour en déjouer tout le plan.
De quoi s’agissait-il effectivement ?
Des hommes, des citoyens d’autres pays ne peuvent pas se consoler de la politique d’indépendance politique et économique de l’Union Soudanaise US-Rda, de son peuple et de son Gouvernement. Ils savent que le peuple du Mali est un peuple qui, malgré son sous-développement est un peuple majeur, parce qu’il a derrière lui plusieurs siècles de vie nationale en certaines périodes a été perturbée par l’existence d’empires ou de royaumes plus ou moins rivaux. Ce qu’ils doivent savoir cependant, c’est que notre peuple a courageusement, pendant des dizaines d’années, opposé la poitrine des meilleurs de ses enfants à la domination étrangère. Donc le peuple qui a son passé qu’il ne renie pas et dont il est fier, un tel peuple ne peut pas accepter d’être téléguidé. C’est justement parce que nous avons refusé d’être téléguidés qu’on a essayé de se servir de quelques apatrides, de quelques pauvres maliens qui n’ont pas pu encore s’apercevoir de la réalité politique du Mali en 1962.
En effet, comme nous, ces éléments hostiles à notre pays s’étaient aperçus de l’action possible des idées partant de la République du Mali vers d’autres états africains. Or cela est la conséquence d’un accident géographique. En effet, nous sommes un pays central, nous sommes en plein cœur de l’Afrique. Partant, nous avons été sans le vouloir les instruments de l’application d’une loi historique qui veut que toute idée partant d’un point central se diffuse dans toutes les directions comme du soleil. L’Afrique était restée le dernier rempart de la lutte des idéologies qui se divisent le monde. Elle était restée à l’abri de cette lutte parce qu’elle n’avait pas encore sa personnalité. »
A suivre…
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com.
lecombat.fr

Djibril Coulibaly

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