vendredi 22 novembre 2024
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Retour de la paix au Nord : Pourquoi certains hésitent

Sur les antennes d’une radio internationale, Sidi Mohammed, un Refugié, revenu en 2015 de la Mauritanie  se plaint d’avoir été cambriolé. Il n’a plus rien ; son bétail, sa  petite moto pompe qu’il utilisait pour ses travaux maraichers, tous ont été emportés parles voleurs. Or, l’aide distribuée est symbolique, c’est juste pour faciliter le retour des gens au bercail.

Selon un Responsable du Bureau  régional du HCR de Tombouctou : «Il y a une assistance individuelle qu’on donne à ces rapatriés, d’une valeur de 40.600 francs CFA pour les enfants et une somme de 115.400 francs CFA pour les adultes».  Ce montant, c’est pour leur permettre juste de couvrir les frais scolaires des enfants, d’acheter un peu de vivres et d’autres besoins nécessaires. Le temps pour permettre aux rapatriés de s’installer en attendant le retour de la paix définitive.

Et pourtant deux  ans après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, rien n’a pas permis de ramener la paix.  Les anciens rebelles gardent toujours leurs armes et contrôlent toujours Kidal et les autres Régions du Nord et (désormais) du Centre. Une situation de blocage due à plusieurs facteurs. Pour certains ex combattants et les terroristes, ce que le Gouvernement et les groupes armés (CMA et Plateforme) ont signé le 15 mai 2015 n’engage qu’eux.

En effet, pour certains, il y a une disposition qui fait passer l’Azawad pour un mini-Etat fédéré ou, à tout du  moins, pour un territoire autonome.

Dans cet esprit, la CMA est appelée à  demeurer dans sa mission primordiale de défense et de lutte pour les aspirations du peuple de l’Azawad. En clair, pour les séparatistes, la CMA c’est une armée légitime au service des populations de l’Azawad qui n’aspirent qu’à l’Indépendance.

Aussi, il y a eu l’idée de la création d’une Assemblée régionale regroupant les Régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni dont les prérogatives relèvent des domaines spécifiques de l’Azawad. Cette disposition regroupe tout le Nord (les deux tiers du Mali) pour le soumettre à l’autorité légale des groupes armés qui, du fait de leur supériorité militaire, ne manqueront pas de contrôler l’Assemblée régionale. Les forces de défense et de sécurité à l’intérieur de l’Azawad seront composées à 80% des Ressortissants de l’Azawad ainsi qu’au niveau des postes de commandement. Pendant la période intérimaire, il est prévu de mettre en place des unités spéciales mixtes comprenant 80% de Ressortissants de l’Azawad. Les zones de défense et de sécurité seront encore sous le commandement d’un Ressortissant de l’Azawad. Le mécanisme opérationnel de coordination (MOC) sera présidé par la MINUSMA et coprésidé par les deux parties (Mali et CMA).

Il doit y avoir aussi l’affectation d’un fonds spécial pour l’Azawad sur le Budget de l’Etat à hauteur de 40% sur une période de 20 ans en vue de résorber un retard de plus de 50 ans.

Concernant les ressources minières et énergétiques dans l’Azawad, leur exploitation  sera soumise à l’autorisation préalable de l’Assemblée interrégionale, après avis de l’Assemblée régionale.

Mahamadou Yattara : LE COMBAT

Rédaction

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