La dépigmentation est un sujet qui a été tourné et retourné dans tous les sens. Il a été traité et retraité sous divers angles. Ses risques et conséquences pour les pratiquants et pratiquantes ont été démontrés et détaillées dans des documentaires, articles et reportages de presse.
Mais, rien n’y fait ! Nos femmes, sœurs, mères et connaissances continuent à s’enfoncer de plus belle dans cette habitude délétère et dangereuse. Pourquoi ? Bonne question, répondraient ceux qui ont encore le sens de l’humour par rapport à cette pratique.
Le phénomène est vraiment visible partout, dans pratiquement tous les pays africains puisque c’est de ce cas spécifique que nous intéresse. Les vendeurs de crème de beauté et autres «gadgets cosmétiques» en tout genre sont devenus des chimistes expérimentés avec des mélanges de prime abord «inmélangeables» et dont raffolent celles et ceux qui veulent avoir les peaux claires.
C’est devenu une véritable compétition entre elles. Qui sera plus claire que l’autre ? Il n’y a qu’à les voir se bousculer pour acheter ces produits qui ne sont pas prévus au départ pour la dépigmentation et elles y mettent du prix sans hésitation. Ce sont souvent des crèmes contres les boutons noirs, les gerçures, les vergetures ou autres problèmes de peau.
Lisent-elles seulement les notices qui accompagnent ces produits ? Savent-elles seulement à quoi elles s’exposent ou alors ignorent-elles volontairement celles et ceux qui ont déjà les conséquences visibles sur leurs peaux en particulier et sur leur santé en général?
Il est aussi à noter que la plupart des produits que certaines femmes utilisent pour se décaper sont fabriqués dans des laboratoires européens dans des conditions qui n’ont rien à voir avec le climat et l’environnement africain et, donc, fortement déconseillés et inadaptés pour les peaux noires. Mais nos sœurs les utilisent en faisant fi des risques encourus pour leur bien-être.
Les spécialistes en utilisation à outrance de ces produits sont la plupart de temps multicolores. On se demande parfois à quelle race elles appartiennent finalement. La couleur du visage n’est pas la même que celle des pieds, des mains, des coudes et du dos… Sans compter qu’elles dégagent parfois des odeurs insupportables du fait de ces mélanges explosifs. D’autres encore ont la peau qui devient si fragile qu’elle est exposée à plusieurs maladies comme les déchirures, les blessures inguérissables, les allergies…, et malheureusement aussi des cancers.
En outre, qui a dit qu’il faut à tout prix avoir la peau claire pour être belle ? Pourquoi ce complexe d’infériorité par rapport à la peau blanche ou claire ? Les femmes au teint noir ne sont-elles pas belles ? Il suffit juste de regarder autour de nous pour comprendre.
Mesdames, une fois encore la dépigmentation est dangereuse et même mortelle dans certains cas. Ne vous faites pas de complexes. Dieu a su comment vous faire, comment vous orner. Ainsi, vous êtes des œuvres d’art et vous n’êtes pas obligés de ressembler aux autres.
Soyez vous-mêmes et vous vous affirmerez ainsi partout ou vous irez. Ne donnez pas raison à ces farfelus qui disent que nous avons honte de notre belle couleur d’ébène.
Femmes noires, frêles gazelles des forêts africaines, vous êtes si belles et si gracieuses ; votre peau d’ébène est l’expression absolue de votre identité, de notre identité, de notre humanité… Alors, ne l’abimez plus !
Serges Kooko LE REFLET
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