Le chronogramme des prochaines élections générales a été rendu public la semaine dernière. Face à l’urgence, le mouvement contestataire du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques ayant occasionné le départ précipité et forcé du président Ibrahim Boubacar Kéïta, refuse de suivre les marches des autorités de la Transition.
On s’attendait sans nul doute à cela, le refus catégorique du mouvement contestataire du 05 Juin–Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), l’acteur principal de la chute du président Ibrahim Boubacar Kéïta, d’adhérer au chronogramme électoral établi par les autorités de la Transition.
Depuis le renversement du 18 août 2020, ils (les membres du M5 et les Colonels du CNSP) se tiraillent véritablement entre eux. Car, chacun visait le gros tas, une place dont il bénéficierait, d’où les incompréhensions. On dirait qu’ils s’étaient donnés corps et âme pour leurs propres intérêts.
Dès lors, les amarres ne tiennent plus entre les deux principaux acteurs de ce changement occasionné par ce coup d’État militaire. De contestation en contestation ou, devrions-nous dire, d’incompréhension en incompréhension, le fil conducteur qui liait le M5 et l’ex-Comité National pour le Salut du Peuple, de plus en plus endommagé a tout simplement été coupé.
Ce fil ne tient plus. Hélas, il s’étend par des critiques de gestion solitaire de ceux qui ont préféré garder à eux seuls l’héritage d’un combat sanglant.
Au regard de tout ce qui se passait dans le pays, le M5 avait alors entamé des processus qui visent en effet à rectifier la Transition qui, selon eux, a complètement dévié de son chemin, le bon chemin. Même si aujourd’hui, cette entreprise de rectification tarde en effet de s’installer comme il le faut.
Malheureusement, ces incompréhensions ou contestations s’invitent et continuent de frayer la chronique. Car, avec la publication récente du chronogramme électoral le 15 avril dernier par le gouvernement de la Transition à travers le ministère de l’Administration territorial et de la Décentralisation, le scepticisme gagne plusieurs Maliens.
Tout comme le M5, qui a montré sa position sur la question par un communiqué, où il souligne que : « le chronogramme publié n’est qu’une énième malice, une diversion de la junte militaire pour desserrer l’eau de la pression nationale et des exigences de la Communauté internationale sur le gouvernement pour le respect scrupuleux des 18 mois retenus pour la durée de la période de Transition. »
Ce refus du M5 pourrait être un gros bloc de pierre arrondi sur le chemin des objectifs des autorités de la Transition.
À suivre…
Moriba DIAWARA LE COMBAT