Les Casques bleus des 1er et 2e contingents tchadiens de retour de la Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations-Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) ont prévu de lancer aujourd’hui une «Opération brûle béret ONU». L’information a été donnée dans un communiqué publié le lundi dernier par leurs Délégués, Altora Maxime et Abdoulaye Chérif. L’objectif de cet acte, selon les Soldats tchadiens, est d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur leurs désarrois face au non-paiement de leurs honoraires.
Dans un communiqué publié, le lundi dernier, cette «opération brûle béret ONU » est menée en guise de protestation au non-paiement des droits des casques bleus des 1er et 2e contingents de la mission onusienne présente au Mali.
Selon les Soldats tchadiens, ils ignorent la destination que prennent leurs salaires, contrairement aux Casques bleus des autres contingents tels que les Ivoiriens, Guinéens ou les Sénégalais, présents au Nord du Mali. Ces derniers perçoivent sur le terrain leurs primes de risques, primes de chaleur et leurs salaires mensuels versés directement dans leurs comptes bancaires que ne bénéficient pas leurs frères d’armes du Tchad.
«A travers l’opération brûle béret ONU du 7 juin 2017, nous avons décidé de brûler toutes les dotations en matériels de l’ONU pour porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que nous sommes dans le désarroi le plus total », déplorent les Casques bleus tchadiens.
Ils dénoncent le mutisme de l’ONU dans ce «traitement de mauvaise foi» dont ils sont victimes de la part de leur Gouvernement. Les Soldats tchadiens se demandent aussi de savoir si le militaire tchadien aura cette fierté de servir avec abnégation, dévouement et courage prochainement dans une mission onusienne.
A cet effet, ils interpellent les plus hautes autorités sur le sujet afin d’obtenir leurs droits et la libération de leurs camarades arrêtés lors d’un regroupement qu’ils ont effectué devant la Direction Générale des Instances militaires (DGIM) au Tchad. Car, conclut le communiqué, «ce n’est pas parce que l’on dispose d’un gros marteau que tout problème doit être considéré comme un clou».
Adama A. Haïdara : LE COMBAT