Au compte de sa 2ème session 2019 ouverte le lundi 28 octobre, la Cour d’Assises de Bamako a condamné, le jeudi 7 novembre, Haye Fofana à 2 ans de prisons ferme. Elle s’est rendue coupable de coups, blessure volontaire et torture sur la personne de sa nièce âgée de 7 ans. Toutes choses, qui ont occasionné une brulure de 2ème degré étendue à tout son pubis et aux grandes lèvres, une brulure du 1er degré de 13 cm de grand axe sur chaque fesse de la victime et une perte de purulente provenant de son vagin
En effet, Fatoumata Keita, âgée de 7 ans, est la nièce de Haye Fofana. Haye a eu la charge d’élever Fatoumata depuis 2014, après le décès de ses grands-parents. Il faut noter que la petite Fatoumata, n’a pas été reconnue par son papa, après sa naissance. Sa maman incapable de l’élever, l’avait confié à ses parents.
Après 4ans de vie, Haya constate à partir de 2018 un comportement bizarre chez la gamine Fatoumata. Elle avait pris goût à s’amuser avec les parties intimes de ses camarades d’âge. Pire, elle se masturbait elle-même souvent. « J’ai tout entrepris pour l’en dissuader, en l’admonestant et la conseillant en vain » se défend, Haya à la barre.
Fatiguée et à bout de nerfs devant le constat que la petite fille continue toujours dans cette pratique honteuse, Haya décide de procéder à des mesures correctives. Dépassée par un cas, lorsque la fille a doigté une de ses camarades, Haya l’appelle loin des yeux indiscrets. Seule avec Fatoumata, elle la déshabille. Sans pitié, Haya appose sur la partie intime de sa nièce, la manche de la louche en aluminium chauffée au rouge.
C’est après ce coup de folie, que Haya s’est rendu compte d’avoir commis l’irréparable. Alors, elle opte de soigner la petite seule avec sa jeune sœur, mère biologique de cette dernière. Dans la société malienne, il est très difficile de réussir ce genre de challenge, sans pour autant laissé des traces conduisant aux soupçons. C’est ainsi, que quelqu’un s’en est aperçu. Ce dernier suffisamment informé a saisi la Brigade des Mœurs et la Protection de la Petite enfance. Laquelle, à son dernier a interpellé Haya. Les enquêtes diligentées par la police ont permis de mettre Haye Fofana sous mandat de dépôt le 21 novembre 2018.
« J’ai agie sous la colère après avoir prévenu la petite à plusieurs reprises. Et je n’ai pas pu l’amener à l’hôpital par peur. Je regrette cet acte » a-t- elle déclaré à la barre avec un ton très pitoyable.
Ensuite, elle a indiqué avoir eu de sérieux problèmes dans son voisinage direct, notamment avec une dame dans son quartier pour la simple raison que Fatoumata a doigté sa fille. « Je vous en supplie et prône votre pardon. C’était sous la colère d’une mère que je suis » a-t-elle larmoyé devant les assises.
De son côté, le représentant du ministère public a soutenu que ce procès, est celui pour l’humanité. « Avec cette brulure odieuse sur cette fillette qui n’a que seulement 7 ans, que deviendra cette future femme ? Que deviendra cette future épouse ? » s’est-il interrogé.
A sa suite, l’avocat de la défense a plaidé sur le fait que l’affaire est familiale et qu’elle doit être interne. « La victime n’a pas été reconnue par son père. C’est sa tante Haye qui l’a pris en charge en l’adoptant. Je vous fais part que le mari de l’inculpée n’est pas là, il vit à Congo et c’est elle qui nourrit la famille » a expliqué la partie défense.
Ensuite, l’avocat de la défense a soutenu que sa cliente n’a jamais eu de problème avec la justice.
Bénéficiant d’une circonstance atténuante, le verdict de la Cour a été visiblement clément, car Haye Fofana a été condamnée à 2 ans de prison ferme. Sur laquelle, elle a déjà épongé une année.
« La main qui sauve est souvent celle qui tue », enseigne la sagesse.
Par Mariam SISSOKO LE SURSAUT