Le développement industriel dans un pays comme le Mali est une condition indispensable de croissance soutenue et inclusive. Il accroit la productivité en introduisant de nouveaux équipements et de nouvelles techniques. Par conséquent, il améliore l’efficacité de la main d’œuvre et crée de nombreux emplois. Il est établi qu’aucun pays ne peut se développer durablement sans une industrialisation de son économie. L’industrialisation est au cœur des succès économiques dans un pays. Les industries ont le don de transformer l’économie, mais aussi la société dans son ensemble. La nouvelle usine de fabrication de la SONATAM jouera, certainement, un de ses rôles.
Le mardi 25 janvier 2022 aura lieu la cérémonie d’inauguration de la nouvelle usine de fabrication de cigarettes de la marque « Dunhill international » au Mali. L’évènement se déroulera au siège de la Société Nationale des Tabacs et Allumettes du Mali (SONATAM), sis à la zone industrielle de Bamako. Il sera présidé par Son Excellence Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’État. Ce sont la Société Nationale des Tabacs et Allumettes du Mali, Patrimoine Industriel national, et la Compagnie British American Tobacco Mali, sous l’égide du Ministère de l’Industrie et du Commerce, qui organisent la cérémonie d’inauguration. La construction de cette nouvelle usine marque une étape majeure dans le développement et le renforcement du parc industriel de la SONATAM. Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la politique pour le renforcement du tissu industriel du Mali. Cette acquisition de machines industrielles de dernière génération permettra d’assurer une qualité de production conforme aux meilleurs standards internationaux. Le Mali dispose désormais d’un outil industriel pour cette activité, la plus moderne de la région, avec une capacité de production annuelle dépassant les 3,5 milliards de cigarettes. Ceci contribuera non seulement à créer des emplois, mais aussi, et surtout, à participer à l’amélioration de l’équilibre de la balance commerciale. C’est une opportunité donc pour British American Tobacco de promouvoir de la valeur ajoutée industrielle générée au Mali, dans le cadre d’une stratégie volontariste de redynamisation et de réorganisation de la filière-tabac. Désormais, l’intégralité de la fabrication et de la distribution de la marque la plus vendue sur le marché national, « Dunhill International », est produite au Mali. Auparavant, le marché malien était approvisionné en produits par les usines « British American Tobacco », situées en Afrique du Sud.
Rappelons que la Société nationale de tabac et allumettes du Mali (Sonatam) est une entreprise malienne créée en 1965 en grâce à la coopération sino-malienne. Elle a été privatisée en 2002. Depuis cette privatisation, la société connaît d’importantes difficultés. Pourtant en 1990, elle réalisait un bénéfice de plus d’un milliard de francs CFA avec un chiffre d’affaires de plus de 15 milliards et elle employait 8 000 travailleurs.
Il est important de noter aussi que dans le cadre de l’accélération du processus de redémarrage des activités de la COMATEX (Compagnie Malienne des Textiles, une industrie qui produisait du textile 100% malien), les autorités de la transition ont redonné, en mi-novembre 2021, espoir aux populations de Ségou en remettant sur la table la réouverture de cette entreprise. Cette annonce en a été faite, au cours d’une conférence de presse sur la vie chère animée par le Ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed. D’après lui, le Gouvernement multiplie les initiatives visant à accélérer le processus de redémarrage des activités de la compagnie et s’est engagé à payer 600 millions FCFA au titre des salaires des travailleurs. Au plan institutionnel, le Ministre a affirmé que l’État, à travers le Département de l’industrie et du Commerce, poursuivra les discussions avec la Société COVEC pour reprendre ses actions. De même, sur le plan de l’équilibre financier, Mahmoud Ould Mohamed a indiqué que l’État apportera un appui global de 4,600 milliards pour le remboursement des dettes d’exploitation et des dettes sociales. Et que pour cela, le Gouvernement a décidé de la mise en place d’une administration provisoire chargée de reprendre les aspects sociaux, et de relancer les activités. Toutefois, l’État conclura un contrat de performance avec la COMATEX-SA pour améliorer la gouvernance et renforcer les capacités financières de la compagnie, afin de lui permettre d’atteindre et de maintenir son équilibre d’exploitation. Il a, enfin, déclaré que le Ministère poursuivra les discussions avec des investisseurs pour l’ouverture du Capital de la Société pour un partenariat stratégique.
Tidiani Coulibaly LE COMBAT