Lors de son point-presse, tenu hier, jeudi 9 Avril 2020 par téléconférence, Madame Joanne Adamson, Représentante spéciale adjointe de la MINUSMA a fait cas de la multiplication des attaques au centre du pays.
Cette conférence s’est tenue dans un contexte inhabituel. Dans ses propos introductifs, Mme Joanne Adamson a assuré que le travail de la MINUSMA continue, mais de façon différente. Elle a rassuré que le mandat de la MINUSMA reste le même.
Pour la Représentante spéciale adjointe de la MINUSMA, les violences et des violations des droits de l’Homme sont en nette progression dans le centre du pays. « À partir du mois de mars 2020, nous avons constaté une hausse dans les affrontements intercommunautaires, mais aussi des attaques contre la population par des éléments armes extrémistes », a indiqué la représentante spéciale adjointe de la MINUSMA.
Selon elle, les attaques se sont accrues ces deux (2) dernières semaines dans les régions du centre. Au cours de ces deux dernières semaines, souligne-t-elle, la situation des droits de l’homme a continué à se détériorer principalement dans le Centre.
« Notre division des Droits de l’homme et de la Protection a documenté au moins 13 attaques ayant causé la mort d’au moins 55 civils dans la seule région de Mopti notamment dans le cercle de Bankass avec l’exécution de 20 personnes de la communauté peule dans les villages de Yira, Dien, commune de Baye, le 22 mars ainsi que l’exécution de 22 hommes dogons dans le hameau Mande-Kanda du village de Kiénou, commune de Ouenkoro, le 28 mars », a affirmé Mme Joanne Adamson Représentante spéciale adjointe de la MINUSMA. Les attaques ont été perpétrées par des groupes extrémistes violents, des milices d’autodéfense et les chasseurs traditionnels Dozos.
Ces violences se sont produites notamment dans les localités de Baye, Ouenkoro, dans les cercles de Bankass et de Bandiagara.
Le 1er mars à Baye, cercle de Bankass, des éléments ont attaqué les hameaux dogons du village de Ouro. Parmi les hameaux, il y avait Maka, Seri, Kossoro, Nema, Toumoudaga, Bougouba et Zore. 16 personnes ont été tuées par balles dont une jeune femme et un jeune homme. Le 10 mars, dans la commune de Tori, Cercle de Bankass, des éléments ont attaqué la partie dogon du village Kouroukanda. Dix personnes ont été tuées et 3 blessés. Le 22 mars, comme je l’ai déjà dit, une vingtaine de personnes ont été tuées dans la commune de Baye quand trois villages peuls ont été attaqués, c’est-à-dire, Yira, Dien et Dissa. Le 28 mars, je l’ai déjà dit, dans la commune de Baye, cercle de Bankass des éléments ont attaqué les hameaux de Mande-Kanda et le village de Kienou. Le 3 avril, dans la commune de Sangha, dans le cercle de Bandiagara, des éléments ont attaqué les villages de Neni, Ibi et Banani. Le 3 avril encore, dans le cercle de Bandiagara, le village de Yawa a été attaqué. Cinq hommes sont morts et 4 ont été blessés.
Malheureusement, ces violences continuent dans cette localité d’Anakila où des alertes au sujet des affrontements sont annoncées »
KOMI