Si le « oui » devait passer au référendum, ce ne serait pas du tout avec l’appui de ces jeunes qui manquent largement de conviction et d’objectivité dans leur combat. Au sein de la plate-forme « Oui An Son na » pour la révision constitutionnelle, tout est folklorique et on ne sait pas trop ce que l’on doit concrètement faire.
Le premier aspect folklorique de la plate-forme « Oui An Son na » a été constaté dans ces deux cérémonies de lancement. Oui, cette plate-forme a connu deux cérémonies. La seconde a été organisée pour masquer l’échec de la première. Mais ni l’une ni l’autre n’a abouti aux résultats escomptés.
C’est le 16 juin, à la Maison des aînés, que la plate-forme « Oui An Son na » a été lancée pour la première fois. Un événement qui a connu un grand échec puisque ceux-là qui étaient venus participer à la cérémonie ont vidé la salle avant la fin de la rencontre. Motif : ils se sont dits piégés puisqu’ils ont été invités pour une rencontre de l’AEEM et non pour une cérémonie pour défendre la révision constitutionnelle. Premier lancement, premier échec.
Le mercredi 28 juin, « Oui An Son na » procédé à son 2e lancement. Cette fois-ci, il y a du monde, du beau monde, mais la plupart de ces personnes ne savaient pas pourquoi elles avaient fait le déplacement. Des garçons par incivisme avéré fumaient de la cigarette dans une salle pleine à craquer et des femmes qui ne savaient pas concrètement pourquoi on les avait faites venir.
Là, au Palais des sports, c’est la force de mobilisation qui a évité la honte, sinon beaucoup d’invités ont rebroussé chemin avant le début de la cérémonie : « On est venus, on n’a pas eu de place, si on a déjà sur nous l’argent qu’on nous a promis, qu’est-ce qu’on fait ici encore », se disaient deux femmes au sortir de la grande salle du Palais des sports.
Lors de la même cérémonie qui a été transformée à un vrai spectacle « show », le DJ par malédiction a fait venir cinq jeunes sur la tribune leur demandant l’objet de leur présence à la rencontre. Nul d’entre eux n’a pu dire qu’il était là pour le lancement de la plate-forme « Oui An Son na » (sic).
Une restitution sans bilan
Il s’agissait à travers de cette conférence de presse le vendredi 30 juin de faire de faire le bilan de la mobilisation à la cérémonie de lancement la vieille. Rien de concret, les responsables de la plate-forme qui animaient conjointement la conférence au Grand hôtel de Bamako, se sont lancés dans des débats contradictoires l’un envers l’autre puisque rien par eux n’avait été préparé. Pis, le discours qui a été lu lors de la cérémonie de lancement le mercredi était le même document qui a servi de mot introductif.
La rencontre, censée faire le bilan des activités de la plate-forme, a été subitement interrompue quand un journaliste, avec témoignage à l’appui, a annoncé que la majeure partie des participants à la cérémonie de lancement ne savaient pas pourquoi ils avaient fait le déplacement.
En somme, et au regard de ce constat fort déplorable, ce n’est pas sur le soutien de cette plate-forme que le gouvernement devra compter pour obtenir un probable « oui » au sortir du référendum prochain. Des jeunes dont la plupart ont milité dans la plate-forme rivale qui regroupe les partisans du « non » avant de se radicaliser sans conviction aucune pour le « oui ».
Des opportunistes ? On peut bien le dire quand on sait que dans l’ombre quelqu’un use et abuse de ses moyens financiers pour les motiver.
Djibi Samaké LA SIRENE