Six ans après son arrivée triomphale à Bamako à la faveur d’un accord signé avec la mairie du District, le Groupe marocain Ozone, qui fonctionnait depuis quelque temps au ralenti, semble se résigner à fermer boutique définitivement au Mali. Le constat crève les yeux de tous les usagers de la circulation routière dans la ville de Bamako. Les agents de la société de nettoyage ont complètement vidé les grandes artères. Nos routes goudronnées à Bamako ne sont plus que poussière. À peine si le sable et les ordures ne les avalent pas.
Voir un agent d’Ozone Mali dans la circulation à Bamako nécessite, aujourd’hui, un véritable parcours de combattant. L’on peut en effet parcourir des kilomètres sans en apercevoir un seul. Ils ont tous vidé nos grandes artères, les abandonnant à elles-mêmes. Et, cela, depuis près de deux mois maintenant. Cette triste réalité n’est pas propre à un seul quartier ou à une seule commune. Elle s’est généralisée et concerne toutes les communes du District de Bamako.
Pour rappel, il y a aussi de cela plus d’une année que la société marocaine de salubrité avait montré un visage de démotivation et de découragement. La chute du régime IBK en août 2020 est venue empirer les choses, car, depuis près d’une année, Ozone Mali avait réduit son effectif de plus de la moitié. Tout cela pour échapper à la faillite. Ainsi, le boulot, qui était fait auparavant par dix personnes, était désormais assuré, jusqu’à une période récente, par deux ou trois agents qui pouvaient passer une journée entière sans nettoyer un kilomètre de route.
Les véhicules de ramassage des ordures pour les acheminer vers les lieux de transit avaient complètement disparu aussi. À peine la société parvenait à acheter du carburant pour ses véhicules. Toutes choses qui n’encourageaient pas du tout les quelques agents déployés sur le terrain, qui ont, un moment donné, eu l’impression de mouiller inutilement le maillot. Conséquence : la démotivation a gagné, progressivement, les esprits même les plus tenaces. Aujourd’hui, le constat est là et il est très triste : Ozone Mali est bel et bien en faillite.
Une faillite qui était prévisible !
Pour rappel, cette descente aux enfers de la société n’a pas commencé aujourd’hui. Ozone Mali montrait déjà des signes d’essoufflement bien avant la chute du régime du président Ibrahim Boubacar Keïta. Pour preuve, en 2020, l’entreprise réclamait une ardoise de plus de 23,8 milliards de FCFA au gouvernement malien. Malgré cette dette salée, on sentait la volonté de la société de fournir de l’effort en attendant un jour meilleur. Mais, depuis la chute du président IBK et l’arrivée des autorités de la transition, on a senti un relâchement total de la part de la société. Des sources proches de la société parlent d’une augmentation des cumuls d’impayés de la part de l’État malien.
On se rappelle que même aux temps forts de ses opérations, la société n’arrivait pas à satisfaire la mairie du District de Bamako qui la critiquaitde ne procéderseulement qu’à l’évacuationde 30 % des déchets de Bamako. Les autorités de la transition sont vivement interpellées !
Zeïd KEÏTA LE COMBAT