Les femmes maliennes peuvent toujours continuer de rêver avant d’atteindre le quota des 30% aux fonctions nominatives. La preuve est que la nouvelle équipe gouvernementale est composée de 35 membres avec seulement 8 femmes (soit moins de 23%), contrairement à la Loi n°2015-052 du 18 décembre 2015 « instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives». Cette loi prévoit un quota de 30% au moins pour l’un ou l’autre sexe. Aussi le Président IBK avait même annoncé publiquement, le 8 mars dernier, que 30% des postes seront accordés aux femmes lors de la composition du nouveau gouvernement. IBK a même précisé que ce n’est pas un cadeau mais un mérite. Mais hélas, le Chef de l’Etat n’a pas honoré sa parole.
Les gouvernements se succèdent et les femmes restent de plus en plus marginalisées voire invisibles. Elles sont au nombre de huit (8) sur un total de 35 membres dans la nouvelle équipe de Abdoulaye Idrissa Maïga. Le constat est qu’elles étaient encore au nombre de 8 dans l’ancienne équipe. Donc, il n’y a eu aucune augmentation. Sauf deux nouvelles têtes ; à savoir, Mme Ly Taher Dravé, au Ministère de l’Elevage et de la Pêche et Mme Traoré Oumou Touré, au Département de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Ce nombre est en violation flagrante de la loi n° 2015-052 du 18 décembre 2015 « instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives ». Avec seulement 8 femmes sur 35 Ministres, la loi n’est pas respectée par ceux-là mêmes qui doivent montrer le bon exemple, en l’occurrence le Président de la République et son Premier Ministre. Ils sont les premiers à violer, une fois de plus, cette loi qui est claire dans ses dispositions. En effet, son article 1er stipule : «A l’ occasion des nominations dans les institutions de la République ou dans les différentes catégories de services publics au Mali, par décret, arrêté ou décision, la proportion de personnes de l’un ou de l’autre sexe ne doit pas être inférieure à 30%». Sur cette base, au moins de 10 à 11 femmes Ministres devraient figurer dans le gouvernement du mardi 11 avril 2017.
Avec ce nombre, malgré l’adoption de cette loi, les femmes sont encore marginalisées dans le gouvernement.
Selon une femme leader, c’est triste de constater qu’avec tous les sacrifices et l’engagement des femmes, que leurs efforts ne soient pas récompensés à leur juste valeur. Car, inutile de rappeler le rôle déterminant que les femmes jouent et continuent de jouer dans l’apaisement du pays.
Le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta et le Premier Ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, censés montrer le bon exemple avec la formation de ce gouvernement, piétinent une fois de plus la loi sur la promotion du genre.
Avec l’adoption et la promulgation de la loi « instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives », les Maliennes espéraient qu’il y aurait au moins 30% des femmes dans ce gouvernement.
Donc, cela sert à quoi alors d’adopter une loi, si elle n’est pas respectée ou appliquée à la lettre?
Si IBK et AIM ne respectent pas cette loi, qui pourraient-ils accuser ou sanctionner un jour, en cas de violation ou de non respect ?
Salimata Fofana : LE COMBAT