La section syndicale de la direction générale du commerce et de la concurrence (DGCC) est en grève depuis plus d’une semaine. Après huit jours de grève sans propositions concrètes, les syndicalistes sont passés à la vitesse supérieure en décrétant ainsi une grève illimitée. Selon le secrétaire général de la section syndicale de la DGCC, Nouhoum Sidibé, “c’est la mauvaise volonté du gouvernement de trouver une solution aux problèmes posés’’.
Faisant le point après huit jours de grève, la section syndicale du commerce a souligné “la mauvaise volonté du gouvernement de trouver une solution aux problèmes posés’’ qui, une fois résolus, aura pour conséquence “d’apporter une dizaine de milliards à la caisse de l’État contrairement aux revendications classiques des syndicats qui demandent tout le temps les primes et l’augmentation des salaires’’.
Selon le secrétaire général de la section syndicale du Commerce, “face au problème posé, il y a une sorte de mépris réel de la part du ministère des Finances qui personnalise le problème puisque ceux qui sont en train de gérer le dossier actuellement au niveau des finances se positionnent seulement en termes de personnes’’. Ce qui fait penser aux syndicalistes qu’en ramenant la question du PVI au niveau du commerce, les agents du ministère de l’Économie et des Finances n’auront pas à mettre la main dans la gestion. “Alors qu’en ramenant la gestion au niveau du commerce, et en mettant les services de commerce dans des conditions de travail réelles, cela aura comme impact la multiplication le montant du PVI au minimum par 10, et apportera une certaine transparence au niveau des opérations d’importations’’, a expliqué Nouhoum Sidibé. Selon lui, quand la section du commerce sera mise dans les conditions et qu’un guichet unique moderne sera mis en place avec une intension sécurisée, avec une interconnexion entre la DGCC et les impôts, la douane, cela aura des impacts réels sur les recettes de l’état.
Malheureusement, a-t-il déploré, au “niveau des finances, les gens ne prennent même pas la peine de nous écouter en voulant jouer au plus fort alors qu’ils savent qu’ils n’ont aucun argument technique au regard des dispositions législatives nationales et les accords signés notamment les accords sur la facilitation des échanges qui stipule clairement que les pays ne peuvent plus faire recours à l’inspection portant sur la valeur tarifaire et les valeurs en douanes. Cela veut dire que le PVI reste valable, mais c’est le volet douanier qui tombe dans l’eau’’. Si on veut continuer le projet dans l’intérêt du peuple malien, il faut travailler à l’image des pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, à mettre en valeur les autres aspects du PVI, notamment le contrôle du prix de la qualité, et puis de la conformité des produits qui rentrent sur le territoire malien. Selon Monsieur Sidibé, le mot d’ordre est suivi à 100% dans tous les services puisque la cause est noble. “La direction du commerce n’arrive pas à exécuter ses missions et nous sommes tout le temps interpelé à chaque fois qu’il y a crise sur le marché concernant l’approvisionnement ou la flambée des prix, la DGCC est interpellée, mais le constat est que nous n’avons pas de moyens pour exécuter ces missions et tous les agents veulent que les choses changent’’, a fait savoir monsieur Nouhoum. Pour lui, la DGCC ne demande pas qu’on lui donne de l’argent, mais qu’on mette les services du commerce dans une disposition pour bien exécuter ses missions.
Cette grève intervient à une période où le gouvernement a pris des mesures pour soulager les populations surtout la suspension d’exportation des produits céréaliers dont la surveillance incombe aux travailleurs de la DGCC. Il est fort probable que cette grève des agents de la DGCC puisse être un facteur d’échec des mesures prises par le gouvernement. “En ce qui concerne les produits d’exportations, cela relève beaucoup plus de la douane que nous, mais en ce qui concerne le suivi du marché intérieur, pour le respect des prix sur les produits subventionnés, c’est regrettable, mais cela va obligatoirement impacter ces mesures’’, a fait savoir Nouhoum Sidibé, ajoutant qu’au « Mali, il est temps qu’on arrête de résumer notre politique économique à la trésorerie, c’est-à-dire, que l’on se contente des services qui font rentrer l’argent et on fait comme si d’autres services n’avaient pas de rôle à jouer’’. Le but de toutes mesures est d’impacter la consommation du Malien, malheureusement, l’autorité résume le tout à la recette douanière et aux impôts.
Pour suspendre la grève, les travailleurs demandent “le transfert de la gestion au niveau du service du commerce et que cela soit cadré et que ce n’est pas de la mer à boire, ce n’est pas qu’on amène l’argent qu’on bouffe. Non !’’
Outre le PVI, la section syndicale du commerce réclame la construction de leur direction qui est en chantier depuis cinq ans. Pourtant il avait été promis aux travailleurs de ce secteur deux ans pour la construction et après cinq ans, le chantier est toujours au rez-de-chaussée. Le secrétaire général a demandé au gouvernement de proposer clairement un plan d’exécution des travaux.
Kevin KADOASSO LE COMBAT