La crise sécuritaire du Nord-Mali est arrivée à un stade où l’on évoque désormais une enquête sur l’existence de fosses communes et sur de nombreuses accusations de violations des Droits de l’Homme par des groupes armés tentant de contrôler la Région. En effet, dans un communiqué rendu public, le samedi dernier, la MINUSMA indique avoir été informée «d’allégations d’abus et de violations graves des Droits de l’Homme, imputées, respectivement, aux mouvements signataires» de l’Accord de paix.
La MINUSMA a annoncé, samedi dernier, avoir déployé «des équipes de la Division des Droits de l’Homme et de la protection, afin d’enquêter et de se documenter sur ces éventuels abus et violations ; notamment, à Anéfis, dans la Région de Kidal, où l’existence de charniers a été rapportée», peut-on lire dans le communiqué.
«Sur les 67 allégations, 34 ont pu être corroborées et confirmées, parmi lesquelles figurent notamment des disparitions forcées d’individus, y compris celles de mineurs, des cas d’enlèvements et de mauvais traitements ainsi que des cas de destructions, d’incendie et de vols », rapporte la MINUSMA.
Les équipes de la MINUSMA ont «constaté sur place l’existence de tombes individuelles et de fosses communes», sans être en mesure d’établir pour le moment le nombre de personnes enterrées et les circonstances de leur décès, poursuit le communiqué, qui ajoute que les enquêtes vont se poursuivre notamment sur le sort des personnes disparues.
La MINUSMA s’est dit aussi extrêmement préoccupée de la possible présence de mineurs dans les rangs des mouvements signataires, ce qui constitue de graves violations des Droits de l’Enfant en périodes de conflits armés.
Katito WADADA : LE COMBAT